Salammbô

by FLAUBERT Gustave | Literature & Fiction |
ISBN: 2070308782 Global Overview for this book
Registered by wingDonaSwannwing of Vitrolles, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on 11/5/2006
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Journal Entry 1 by wingDonaSwannwing from Vitrolles, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Sunday, November 5, 2006
Il arriva juste au pied de la terrasse. Salammbô était penchée sur la balustrade; ces effroyables prunelles la contemplaient, et la conscience lui surgit de tout ce qu'il avait souffert pour elle. Bien qu'il agonisât, elle le revoyait dans sa tente, à genoux, lui entourant la taille de ses bras, balbutiant des paroles douces; elle avait soif de les sentir encore, de les entendre; elle ne voulait pas qu'il mourût! À ce moment-là, Mâtho eut un grand tressaillement; elle allait crier. Il s'abattit à la renverse et ne bougea plus. " Un prétexte à joyaux et à rêves " (Albert Thibaudet).

Journal Entry 2 by wingDonaSwannwing at Berre-l'Étang, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Saturday, July 10, 2010
Cf. mon blog.
Salammbô (Shalambaal, en langue phénicienne originale, un nom en lien avec le dieu Baal) est la fille du général carthaginois Hamilcar ; elle se consacre à la déesse Tanit, dont elle garde un grand python noir et le zaïmph, voile sacré, et écoute les commandement d'un des prêtres eunuques, Schahabarim.
La première guerre punique, dont on ignore encore qu'elle ne sera pas la dernière, s'achève au IIIème siècle avant J.-C. et les mercenaires engagés en renfort à l'armée punique festoient dans le palais du général absent, au grand dam de la jeune fille qui vient leur reprocher les dégâts et notamment des sacrilèges commis au cours de cette grande beuverie. Mathô, un des mercenaires, reste violemment frappé et séduit, amoureux, pour tout dire, sans retour de cette apparition, de même que le chef des Numides Narr'Havas. Or ils apprennent une mauvaise nouvelle, le vainqueur Carthage n'a pas l'intention de payer la totalité de la somme convenue.
Les mercenaires vont alors se retourner contre la cité qui les employait, et une guerre sans merci s'instaure entre Hamilcar et les mercenaires ; les camps se harcèlent, se pourchassent, s'assiègent...
Un drame personnel étreint toutefois Salammbô : sur un malentendu et sans que rien ne soit dit (ce qui permet toujours de détecter un malentendu), son père croit qu'elle s'est donnée à un mercenaire. Elle éprouve alors le besoin de donner des gages à sa nation.

La lecture a été laborieuse. Il faut dire qu'elle a été tronçonnée par groupes de quelques pages, ce qui est un mode de lecture qui ne me convient pas, qui m'empêche de m'immerger. Il n'empêche que, tout en étant admirative de la culture encyclopédique de Flaubert (qui a tout de même eu la prudence de ne pas faire un roman historique sur des périodes d'Histoire très connues dans des pays ayant laissé une grosse documentation) et des soins lexicaux, admirative des créations picturales grandioses (quel story-board incroyable on tirerait de ses descriptions !), je me suis tour à tour ennuyée ou horrifiée des scènes de batailles toutes plus cruelles et inhumaines les unes des autres. Je ne parle même pas des scènes de tortures et de châtiments gratuits qui abondent.
J'ai d'abord pensé à un premier roman d'un tout jeune homme cherchant ses marques dans les pas de Théophile Gautier et de son Roman de la momie. Erreur : c'est le monumental auteur de Madame Bovary qui a écrit cela et qui voulait sortir un peu de la Normandie et des querelles petit-bourgeoises nées de la publication de ce livre. En même temps, sachant cela, je comprends mieux l'impression de défouloir sensuel et sanguinaire que j'ai eu dans ces pages.

J'ai également lu, en fin de volume, une des trois critiques de Sainte-Beuve et les réponses de Flaubert à certains de ces critiques. Il se défend très bien, sur le projet, sujet, le style, les personnages, la documentation, et je suis de son côté. Je me suis un peu sentie visée dans une de ses protestations, où la douleur affleure : "Et puisque nous sommes en train de nous dire nos vérités, franchement je vous avouerai, cher maître, que la pointe d'imagination sadique m'a un peu blessé. Toutes vos paroles sont graves. Or, un tel mot de vous lorsqu'il est imprimé, devient presque une flétrissure. Oubliez-vous que je me suis assis sur les bancs de la Correctionnelle comme prévenu d'outrage aux mœurs, et que les imbéciles et les méchants se font des armes de tout ? Ne soyez donc pas étonné si un de ces jours vous lisez dans quelque petit journal diffamateur, comme il en existe, quelque chose d'analogue à ceci : "M. G. Flaubert est un disciple de Sade".

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