Le Rapport de Brodeck

by Philippe Claudel | Literature & Fiction |
ISBN: 9782234057739 Global Overview for this book
Registered by BCG on 9/12/2007
Buy from one of these Booksellers:
Amazon.com | Amazon UK | Amazon CA | Amazon DE | Amazon FR | Amazon IT | Bol.com
This book is in the wild! This Book is Currently in the Wild!
3 journalers for this copy...
Journal Entry 1 by BCG on Wednesday, September 12, 2007
chez moi.
signé :
damned-marcel


Dans cette montagne, il y a de la neige qui enfouit comme il faut l'histoire des gens. Le froid rend lent notre entendement. Des pans sombres pourtant s'exhument peu à peu, au fil de la narration de Brodeck, érigeant une scène villageoise où l'on voit se jouer quelques courtes pièces, absurdes et désespérées. La vie de Brodeck se dessine en même temps, brimbalante, bousculée de toujours.
J'ai beaucoup aimé ce roman, la façon dont le ciel, le temps, les décors s'imbriquent dans les évènements et les teintent définitivement, et le personnage de Brodeck -ses questions sont belles sur la vie-, modeste et têtu à survivre, comme un insecte mû par l'amour.

Journal Entry 2 by Victor-Schmara from Lille, Nord-Pas-de-Calais France on Saturday, September 29, 2007
Quel curieux sujet…
Je n’ai pas aimé.
Après l’épopée des Bienveillantes, on a du mal à en retrouver les thèmes, décortiqués cette fois à la loupe dans un seul petit village.
Et puis c'est un livre sur la peur, et je n'aime pas ce thème. La peur, et son cortège : honte, lâcheté, violence, égoïsme. Ça parle d’un homme simple et droit, engoncé malgré lui dans les habits d’une sale affaire. Ça parle de ce dont les hommes sont capables en danger de mort, ou quand quelqu’un, après, ravive les sombres souvenirs.

L’histoire est belle, mais pleine de mauvaises actions et de sentiments bas ; de voisins qui s’épient, de menaces sourdes, de violence latente, prête à tout.

Le style simple rappelle Erri De Luca :
"Stern a trempé une louche dans un chaudron et a rempli deux bols avec la soupe épaisse qui y mijotait sans doute depuis le matin, une soupe de gruau et de châtaignes. Puis il a coupé deux tranches de pain dur, a versé un vin sombre dans deux verres."

Des passages inspirés font voir les choses sous un angle nouveau :
"Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire, sans trop se poser de questions, mais ensuite ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu’ils ont fait. Ils faut qu’ils s’en débarrassent. Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent tout. Je suis l’égoût, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l’homme égoût. Celui dans le cerveau duquel on peut déverser toutes les sanies, toutes les ordures, pour se soulager, pour s’alléger. Et ensuite ils repartent comme si de rien n’était. Tout neufs. Bien propres. Prêts à recommencer. Sachant que l’égoût s’est refermé sur ce qu’ils lui ont confié. Qu’il n’en parlera jamais, à personne. Ils peuvent dormir tranquilles, et moi, pendant ce temps, Brodeck, moi je déborde, je déborde sous le trop-plein, je n’en peux plus mais je tiens, j’essaie de tenir. Je mourrai avec tous ces dépôts d’horreur en moi. Vois-tu ce vin ? Et bien c’est mon seul ami. Il m’endort et me fait oublier, durant quelques instants, toute cette masse immonde que je transporte en moi, ce chargement putride qu’ils m’ont tous confié. Si je te dis cela, ce n’est pas pour que tu me plaignes, c’est pour que tu comprennes. Tu te sens seul de devoir dire le pire, moi, je me sens seul de devoir l’absoudre."

Mais outre la noirceur générale, c'est le message de fond qui me hérisse :
"Un ramassis d’ivrognes et de brutes, voilà tout ce qu’il y a chez moi. Qu’est-ce que tu crois, qu’ils ont agi par charité en m’envoyant ici [à l’université] ? C’est l’intérêt qui les pousse, rien d’autre ! Ils veulent que je revienne plein de savoir, comme une bête qu’on aurait gavée, et après, ils me le feront payer toute ma vie. N’oublie pas que c’est l’ignorance qui triomphe toujours, Brodeck, pas le savoir." (N'importe quoi.)

Journal Entry 3 by hamnessa from Montluçon, Auvergne France on Wednesday, October 3, 2007
Reçu aujourd'hui avec pleins de gourmandises, c'est trop trop bon !! :D
Comment as tu su Victor que j'étais gourint?? :)
Je te remercie beaucoup pour ton attention et je te dirai ce que j'en ai pensé ;)

Journal Entry 4 by hamnessa from Montluçon, Auvergne France on Monday, May 25, 2009
Ce livre a fait polémique, des personnes aiment et d'autres pas... Pour moi, ce roman est une réussite car il expose un événement tragique qui n'est pas évident d'écrire.
La guerre de 39/45 nous est relaté par la mémoire de Brodeck. Ce jeune homme juif fut déporté dans les camps et par chance pû en ressortir vivant mais pas sans séquelles.
Lorsqu'il revient "d'où on ne revient pas", le village lui demande de faire un rapport sur ce qu'il a vécu sans épargner non plus le village qui l'a dénoncé auprès des Allemands.
Ce rapport est très dur à écrire pour Brodeck car il n'oublit rien...que se soit sur lui ou bien sur sa famille qui a autant souffert que lui.
Ce roman est assez boulversant et il est dans la juste mesure. J'ai beaucoup apprécié car il ne se veut pas non plus larmoyant.

J'ai pu noter quelques passages qui m'ont beaucoup plû :

"Je me souviens d'avoir pensé que les yeux n'ont pas d'âge, et que l'on meurt avec ses yeux d'enfants, toujours, ses yeux qui un jour se sont ouverts sur le monde et qui ne l'ont plus lâché" (p.60)

"J'avais adoré alors songé que Dieux, s'il existe encore, était un bien curieux personnage, qui choisit de laisser vivre en toute quiètude des arbres durant des siècles mais qui rend la vie des hommes si brève et si dure" (p.112)

"L'homme est ainsi fait qu'il préfère se croire un pur esprit, un faiseur d'idées, de songes, de rêves et de merveilles. Il n'aime pas qu'on lui rappelle qu'il est aussi un être de matières, et que ce qui s'écoule entre ses fesses le constitue autant que ce qui s'agite et germe dans son cerveau." (p.124/125)

Journal Entry 5 by hamnessa from Montluçon, Auvergne France on Monday, May 25, 2009
Envoyé peut être à un nouveau bookcrosseur!

Journal Entry 6 by hamnessa at on Monday, May 25, 2009

Released 15 yrs ago (5/18/2009 UTC) at

WILD RELEASE NOTES:

WILD RELEASE NOTES:

libéré par la poste

Are you sure you want to delete this item? It cannot be undone.