It's a new month... time for some new bug fixes!
While Matt is still working on harnessing the book data that we all have contributed to, and making it available for searches, he's also been rather busy fixing other things, and even adding some nifty little features. Read all about it in this Announcements forum post.Le livre de ma mère
2 journalers for this copy...
Présentation de l'éditeur
Ce livre bouleversant qu'après un long silence nous offre l'auteur de "Solal" et de "Mangeclous" est l'évocation d'une femme à la fois quotidienne et sublime, une mère, aujourd'hui morte, qui n'a vécu que pour son fils et par son fils.
Ce livre d'un fils est aussi le livre de tous les fils. Chacun de nous y reconnaîtra sa propre mère, sainte sentinelle, courage et bonté, chaleur et regard d'amour. Et tout fils pleurant sa mère disparue y retrouvera les reproches qu'il s'adresse à lui-même lorsqu'il pense à telle circonstance où il s'est montré ingrat, indifférent ou incompréhensif. Regrets ou remords toujours tardifs. Aucun fils ne sait vraiment que sa mère mourra et tous les fils se fâchent et s'impatientent contre leurs mères, les fous si tôt punis.
Mais il faut laisser la parole à Albert Cohen.
Allongée et grandement solitaire, toute morte, l'active d'autrefois, celle qui soigna tant son mari et son fils, la sainte Maman qui infatigablement proposait des ventouses et des compresses et d'inutiles et rassurantes tisanes, allongée, ankylosée, celle qui porta tant de plateaux à ses deux malades, allongée et aveugle, l'ancienne naïve aux yeux vifs qui croyait aux annonces des spécialités pharmaceutiques, allongée, désoeuvrée, celle qui infatigablement réconfortait. Je me rappelle soudain des mots d'elle lorsqu'un jour quelqu'un m'avait fait injustement souffrir. Au lieu de me consoler par des mots abstraits et prétendument sages, elle s'était bornée à me dire : " Mets ton chapeau de côté, mon fils, et sors et va te divertir, car tu es jeune, va, ennemi de toi-même. " Ainsi parlait ma sage Maman.
Ce livre bouleversant qu'après un long silence nous offre l'auteur de "Solal" et de "Mangeclous" est l'évocation d'une femme à la fois quotidienne et sublime, une mère, aujourd'hui morte, qui n'a vécu que pour son fils et par son fils.
Ce livre d'un fils est aussi le livre de tous les fils. Chacun de nous y reconnaîtra sa propre mère, sainte sentinelle, courage et bonté, chaleur et regard d'amour. Et tout fils pleurant sa mère disparue y retrouvera les reproches qu'il s'adresse à lui-même lorsqu'il pense à telle circonstance où il s'est montré ingrat, indifférent ou incompréhensif. Regrets ou remords toujours tardifs. Aucun fils ne sait vraiment que sa mère mourra et tous les fils se fâchent et s'impatientent contre leurs mères, les fous si tôt punis.
Mais il faut laisser la parole à Albert Cohen.
Allongée et grandement solitaire, toute morte, l'active d'autrefois, celle qui soigna tant son mari et son fils, la sainte Maman qui infatigablement proposait des ventouses et des compresses et d'inutiles et rassurantes tisanes, allongée, ankylosée, celle qui porta tant de plateaux à ses deux malades, allongée et aveugle, l'ancienne naïve aux yeux vifs qui croyait aux annonces des spécialités pharmaceutiques, allongée, désoeuvrée, celle qui infatigablement réconfortait. Je me rappelle soudain des mots d'elle lorsqu'un jour quelqu'un m'avait fait injustement souffrir. Au lieu de me consoler par des mots abstraits et prétendument sages, elle s'était bornée à me dire : " Mets ton chapeau de côté, mon fils, et sors et va te divertir, car tu es jeune, va, ennemi de toi-même. " Ainsi parlait ma sage Maman.
Journal Entry 2 by DonaSwann from Vitrolles, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Sunday, August 26, 2007
Encore une fois, je n'ai pas su rester raisonnable.
A moins de glissements dans ma pile-à-lire, je ne devrais pas le lire dans l'immédiat, ni même dans lointain proche... Râlez, réclamez-le si ma JE tarde trop : je comprendrai !
A moins de glissements dans ma pile-à-lire, je ne devrais pas le lire dans l'immédiat, ni même dans lointain proche... Râlez, réclamez-le si ma JE tarde trop : je comprendrai !
Journal Entry 3 by DonaSwann from Vitrolles, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Sunday, August 2, 2009
Albert Cohen, après la mort de sa mère, utilise l'écriture pour exprimer son chagrin, ses remords de fils trop aimé mal aimant, et sa stupeur devant la cruauté et l'absurdité de la vie et de la mort. C'est également un moyen de rester encore un peu en présence de sa mère, d'évoquer son amour inconditionnel, son dévouement incomparable, ses mimiques et ses manies, ses qualités et ses défauts...
"On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné", écrivait Romain Gary dans La Promesse de l'aube, pour dire qu'à l'aube, la vie nous fait la promesse de l'amour inconditionnel dans la personne de notre mère, sans nous prévenir qu'il est unique, éphémère et qu'on ne le retrouvera jamais plus. Albert Cohen dit exactement la même chose tout au long de ce livre.
On aurait le tort de le prendre pour une œuvre construite avec début, fin, plan thématique : 1/ mon enfance 2/ ma vie d'adulte 3/ les qualités de ma mère 4/ les défauts, etc. C'est une œuvre poétique, un thrène, un chant de deuil, avec refrains, anaphores, reprises, à lire comme tel. Sans compter que Cohen a parfois revendiqué l'orientalisme de son style, imité des textes prophétiques des "saints rabâcheurs", avec le lyrisme et le pathétique qui vont plus que jamais avec le thème du deuil.
J'ai retrouvé avec plaisir les germes de ce qui sera dix ans après "Belle du seigneur", des bouts de phrases, des images qu'il va réutiliser avec bonheur.
"On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné", écrivait Romain Gary dans La Promesse de l'aube, pour dire qu'à l'aube, la vie nous fait la promesse de l'amour inconditionnel dans la personne de notre mère, sans nous prévenir qu'il est unique, éphémère et qu'on ne le retrouvera jamais plus. Albert Cohen dit exactement la même chose tout au long de ce livre.
On aurait le tort de le prendre pour une œuvre construite avec début, fin, plan thématique : 1/ mon enfance 2/ ma vie d'adulte 3/ les qualités de ma mère 4/ les défauts, etc. C'est une œuvre poétique, un thrène, un chant de deuil, avec refrains, anaphores, reprises, à lire comme tel. Sans compter que Cohen a parfois revendiqué l'orientalisme de son style, imité des textes prophétiques des "saints rabâcheurs", avec le lyrisme et le pathétique qui vont plus que jamais avec le thème du deuil.
J'ai retrouvé avec plaisir les germes de ce qui sera dix ans après "Belle du seigneur", des bouts de phrases, des images qu'il va réutiliser avec bonheur.
Journal Entry 4 by DonaSwann at Salon de thé (à préciser) in Aix-en-Provence, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Wednesday, August 5, 2009