Il m'est tombé sous la main, en plein larvage estival. Stock de lecture épuisé, passage obligé chez le libraire en sandales et short pour trouver de quoi tromper l'ennui et la chaleur du Périgord. Entre le dernier bouquin de PPDA et la Pléiade chiante assez peu de choix. Pennac ? Non, tout lu... Tient, il n'y a même pas Kafka ! Pris de désespoir, je demande conseil au vendeur liquéfié derrière son comptoir. Il m'énumère les auteurs tout en désignant les volumes d'un bras mou. Rien de bien tentant. Son air de profond ennui n'arrangeant pas les choses. Tout à coup son œil s'enflamme, il décolle la joue de la paume de sa main et me demande abruptement "Et vous avez déjà lu Garcia Marquez ?". Il avait réussi à surpasser l'accablement de la mi-journée pour communiquer à nouveau comme un être humain. Miracle de la littérature ! Après ça, il aurait pu me vendre à peu près n'importe quoi. Garcia Marquez, connaît pas. Mais ça sonne pas mal. Non par contre Cent ans de solitude, ça présage de cent heures d'ennui sur un bouquin illisible. L'amour aux temps du choléra ? Ha oui très bien. Après la Peste de Camus, logique de se lancer dans le choléra. Allez, je prends ! Sourire radieux du vendeur, au revoir chaleureux. Je retourne le cœur léger dans la fournaise tandis qu'il reprend place dos au ventilateur suffisamment revivifié pour terminer ses mots croisés.
J'installe ma chaise longue dans un coin ombragé, des boissons à portée de main, pressé de commencer. Après une cinquantaines de pages de lecture concentrée, je relève le nez, blessé dans mon orgueil de mâle. "Merde, je suis en train de lire un roman d'amour !" Petit coup d'œil sur la couverture. L'amour aux temps du choléra. Ha oui, je n'avais pas vu l'aspect "Amour", la faute à Camus. Pourtant on m'avait prévenu. Je me suis senti très ménagère de cinquante ans la larme à l'œil sur le quai de la gare un Harlequin à la main. L'image passée et la curiosité aidant, j'ai continué ma lecture. Et je ne l'ai pas regretté ! C'est extrêmement bien écrit et même très bien traduit. Dommage quand même que je ne parle pas espagnol. Qui plus est aucun rapport avec les amourettes de Sue et de John des 32 volumes de la section "Amours impossibles". Vraiment très bien. Vous n'aimez pas qu'on vous parle d'amour dans un livre ? Lisez donc l'Amour aux temps du choléra, vous changerez d'avis ! Je n'en dis pas plus... Une dernière remarque concernant 100 ans de Solitude. Je le conseille on ne peut plus chaudement à ceux qui aiment qu'on leur raconte des histoires presque gratuites et qui souffrent énormément dès que faute de pages, ils ont à s'extraire d'un livre et le terminer pour de bon. Celui là a de la ressource !

Bonne chasse et bonne lecture !

RELEASE NOTES:

C'est derrière la tombe de Louise Weber, alias la Goulue, qui se situe tout près de la tombe de ce sculpteur que vous trouverez L'Amour aux temps du choléra ...

Merci Boriskostic !

Finalement, La Goulue repose pas très loin de son "bureau", le Moulin Rouge.

Cinquante ans de "je t'aime, moi non plus", je ne sais pas comment j'ai fait pour aller jusqu'au bout...
Le style est plutôt agréable mais les interminables digressions ralentissent beaucoup de trop le rythme de l'histoire.

RELEASE NOTES:

6eme etage, pres des ascenceurs.
J'espere qu'il trouvera son public...