Le marché des amants

by Christine Angot | Literature & Fiction | This book has not been rated.
ISBN: 9782020984652 Global Overview for this book
Registered by ManondeSources of Marseille, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on 9/1/2008
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Journal Entry 1 by ManondeSources from Marseille, Provence-Alpes-Côte d'Azur France on Monday, September 1, 2008
résumé: "Cela se passe à Paris, de nos jours, dans une société qui se transforme. Des mondes se croisent, s'affrontent, se mélangent. Les vieux territoires s'aboliront peut-être, mais il y a encore des murs. Une femme blanche rencontre un homme métis, Bruno. Ils n'ont a priori rien à faire ensemble. Mais leur histoire d'amour déjoue les précisions. Il y a aussi Marc avec qui tout serait sans doute plus simple, plus 'normal'. Mais l'autre monde s'est ouvert. "

offert à la demande d'un BC, parce qu'il le vaut bien!
très bonne lecture, en souhaitant qu'il voyage non pas "dans le vent" mais de mains en mains, merci d'avance!

Journal Entry 2 by Victor-Schmara from Lille, Nord-Pas-de-Calais France on Thursday, September 4, 2008
Décidément j’aime cette femme.
Elle est gonflée, elle vit pleinement, prend des risques, le paye, aime.
Sur fond de vraie histoire d’amour, elle promène un regard acéré et sans concessions, qui me plaît.

1- Elle me réconcilie avec Doc Gyneco. Je le prenais pour un décérébré sous calmant, en fait c’est un gars fin, lucide, touchant, invivable mais profondément honnête.
2- Elle exécute le petit milieu timoré de la bourgeoisie intellectuelle rive gauche. Il faut voir ce qu’elle met à Marc, chef d’un magazine culturel, accessoirement l’un de ses prétendants indécis, comme à ses acolytes du salon du livre de Brive La Gaillarde, éditeurs conformistes, demi-sels prétentieux, mondains aigris.
3- Sous une nouvelle forme, elle oppose les anciens et les modernes. Sa préférence va clairement aux deuxièmes. Les anciens ronronnent dans leurs habitudes feutrées, s’ennuient dans les mêmes restaurants chers, descendent en Corse, tergiversent, n’ont jamais de temps, de conviction, d’audace, d’histoire(s). Doc en revanche (et/ou ses amis), est difficile à suivre, il dit « A tout à l’heure » et disparaît cinq jours, mais il vit, il marche, il sent les choses, il respire et il bat, et les jours comme les nuits ont une vraie épaisseur.



Un extrait :

« Quand on parlait il ne s’asseyait pas, il faisait les cent pas. Dans le salon il marchait de long en large, de la porte à la fenêtre, il parlait, il écoutait, il fallait qu’il bouge, qu’il arpente. Quand il sonnait chez moi, il ne m’attendait pas devant la porte, il arpentait le palier. Il faisait des allers et retours pour ne pas rester fixe devant la porte. Quand j’ouvrais, pourtant il venait de sonner et j’arrivais tout de suite, il était déjà à l’autre bout du palier, devant l’autre porte, dans son premier aller et retour. Il n’était pas resté sans bouger. Il gardait la cadence précédente jusqu’à en trouver une autre avec moi, la transition devait être douce et progressive, comme les marches des escaliers roulants qui disparaissent dans le sol au fur et à mesure, ou les DJ qui n’arrêtent pas brutalement entre deux disques mais inscrivent dans le morceau qui finit le rythme du suivant, qui s’annonce avant de remplacer le précédent. Pour que les gens ne s’arrêtent pas sur rien, qu’ils trouvent le nouveau tempo sans quitter leurs pensées d’avant, leur fil, leur élan.

[…]

De loin je le comprenais mieux que de près. Quand j’avais une perspective. Il s’appuyait contre un arbre par exemple, et me regardait de loin appeler un taxi dans la rue, sans bouger. Je montais dans la voiture, il me faisait un petit signe, et attendait de son côté que la voiture parte avant de s’éloigner de son côté. Tout ça pour ne pas me dire au revoir, pour ne pas m’embrasser, pour ne pas dire « à demain », rien de tout ça. Ces ruptures devaient être édulcorées, ne pas intervenir quand on les attendait, mais être agencées avec soin, et surtout il ne fallait pas se quitter. Sans cesse il inventait des manières pour s’éloigner, et d’autres pour se retrouver. Quand l’une fonctionnait, il l’utilisait trois quatre jours de suite avant d’en changer. Il trouvait autre chose pour se voir, puis pour se quitter. Ça pouvait être m’appeler pour me faire écouter un morceau et après dériver, ou passer chez moi sans prévenir, prétexter un rendez-vous à côté ou attendre que j’appelle. Ça pouvait être poser des lapins et aimer que je l’attende. Ou appeler frénétiquement plusieurs fois. Il y avait des séries. Et pour se quitter pareil, dormir là et repartir à midi, partir sans que je m’en aperçoive au milieu de la nuit quand j’étais endormie, partir juste avant que je m’endorme, ou rester là sans bouger comme une forme incrustée. En aucun cas je ne devais partir la première. Au téléphone il disait « qu’est-ce que tu magouilles ? » pour savoir où j’étais, et souvent quand je lui répondais il me disait « tu mens ».
- Mais non je ne mens pas.
- Tu ne t’en rends même pas compte.
- Je ne mens pas, je te dis.
- C’est pas grave, c’est comme ça que tu es.
(Il disait que les autres hommes n’auraient pas pu me supporter, que lui n’avait pas d’ego, ça lui était égal que je sois comme j’étais.)


[...]


- C'est tes enfants ?
- Oui.
- Les trois ?
- Oui.
- Pourquoi à Brive tu m'as dit que tu avais deux enfants ?
- Pour que ça fasse moins.


[...] et surtout (comment détester quelqu'un qui sait dire ça ?) :

Il avait une oreille de musicien, un jour, on était au lit, on venait de faire l'amour, je lui avais dit "je t'aime" trois fois. Il disait : attention, j'entends quand c'est faux, je suis musicien. C'était vrai, le troisième je t'aime n'était pas aussi vrai que les deux premiers, il était plus mécanique, il avait été entraîné par les deux autres, il était pris dans la foulée.»

Journal Entry 3 by Mostly-Harmless on Friday, November 21, 2008
Bien reçu, mais malheureusement je n'aime pas la littérature française en général, et Christine Angot en particulier.

Donc je le transmets à une âme éclairée qui saura apprécier la prose de l'auteur à sa juste valeur.

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