Les Soleils des indépendances
Registered by EmilieJolie on 8/6/2007
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Dans le cadre du challenge Burkina Faso, une bien belle découverte... merci gilloud !
Une lecture dépaysante tant du point de vue du contenu (descriptions des modes de vie, des coutumes, des traditions africaines) que de celui de la forme (la syntaxe est quelque peu déroutante au début, notamment dans l''utilisation des verbes transitifs/intransitifs, dans le vocabulaire employé, mais on s''y habitue !). Cyclique, le livre s''ouvre sur le décès d''un Malinké et se referme sur la mort de Fama, dernier descendant légitime de la lignée des Doumbouya, dans son village natal du Horodougou. Tout en mettant en avant le respect des traditions, l''auteur dénonce le colonialisme, la corruption en Afrique, l''excision, les viols, etc.
J''ai beaucoup aimé la poésie de l''histoire de l''ombre qui ouvre le roman :
« Comme tout Malinké, quand la vie s''échappa de ses restes, son ombre se releva, graillonna, s''habilla et partit par le long chemin pour le lointain pays malinké natal pour y faire éclater la funeste nouvelle des obsèques. Sur des pistes perdues au plein de la brousse inhabitée, deux colporteurs malinké ont rencontré l''ombre et l''ont reconnue. L''ombre marchait vite et n''a pas salué. Les colporteurs ne s''étaient pas mépris : ''Ibrahim a fini'', s''étaient-ils dit. Au village natal l''ombre a déplacé et arrangé ses biens. De derrière la case on a entendu les cantines du défunt claquer, ses calebasses se frotter ; même ses bêtes s''agitaient et bêlaient bizarrement. Personne ne s''était mépris. ''Ibrahima Koné a fini, c''est son ombre'', s''était-on dit. L''ombre était retournée dans la capitale près des restes pour suivre les obsèques : aller et retour, plus de deux mille kilomètres. Dans le temps de ciller l''œil !
[...]
Donc c''est possible, d''ailleurs sûr, que l''ombre a bien marché jusqu''au village natal : elle est revenue aussi vite dans la capitale pour conduire les obsèques et un sorcier du cortège funèbre l''a vue, mélancolique, assise sur le cercueil. Des jours suivirent le jour des obsèques jusqu''au septième jour et les funérailles du septième jour se déroulèrent devant l''ombre, puis se succédèrent des semaines et arriva le quarantième jour, et les funérailles du quarantième jour ont été fêtées au pied de l''ombre accroupie, toujours invisible pour le Malinké commun. Puis l''ombre est repartie définitivement. Elle a marché jusqu''au terroir malinké où elle ferait le bonheur d''une mère en se réincarnant dans un bébé malinké. »
Une lecture dépaysante tant du point de vue du contenu (descriptions des modes de vie, des coutumes, des traditions africaines) que de celui de la forme (la syntaxe est quelque peu déroutante au début, notamment dans l''utilisation des verbes transitifs/intransitifs, dans le vocabulaire employé, mais on s''y habitue !). Cyclique, le livre s''ouvre sur le décès d''un Malinké et se referme sur la mort de Fama, dernier descendant légitime de la lignée des Doumbouya, dans son village natal du Horodougou. Tout en mettant en avant le respect des traditions, l''auteur dénonce le colonialisme, la corruption en Afrique, l''excision, les viols, etc.
J''ai beaucoup aimé la poésie de l''histoire de l''ombre qui ouvre le roman :
« Comme tout Malinké, quand la vie s''échappa de ses restes, son ombre se releva, graillonna, s''habilla et partit par le long chemin pour le lointain pays malinké natal pour y faire éclater la funeste nouvelle des obsèques. Sur des pistes perdues au plein de la brousse inhabitée, deux colporteurs malinké ont rencontré l''ombre et l''ont reconnue. L''ombre marchait vite et n''a pas salué. Les colporteurs ne s''étaient pas mépris : ''Ibrahim a fini'', s''étaient-ils dit. Au village natal l''ombre a déplacé et arrangé ses biens. De derrière la case on a entendu les cantines du défunt claquer, ses calebasses se frotter ; même ses bêtes s''agitaient et bêlaient bizarrement. Personne ne s''était mépris. ''Ibrahima Koné a fini, c''est son ombre'', s''était-on dit. L''ombre était retournée dans la capitale près des restes pour suivre les obsèques : aller et retour, plus de deux mille kilomètres. Dans le temps de ciller l''œil !
[...]
Donc c''est possible, d''ailleurs sûr, que l''ombre a bien marché jusqu''au village natal : elle est revenue aussi vite dans la capitale pour conduire les obsèques et un sorcier du cortège funèbre l''a vue, mélancolique, assise sur le cercueil. Des jours suivirent le jour des obsèques jusqu''au septième jour et les funérailles du septième jour se déroulèrent devant l''ombre, puis se succédèrent des semaines et arriva le quarantième jour, et les funérailles du quarantième jour ont été fêtées au pied de l''ombre accroupie, toujours invisible pour le Malinké commun. Puis l''ombre est repartie définitivement. Elle a marché jusqu''au terroir malinké où elle ferait le bonheur d''une mère en se réincarnant dans un bébé malinké. »
04.10.07
Posté ce jour.
Bon voyage à Paris... puis en Afrique !
Posté ce jour.
Bon voyage à Paris... puis en Afrique !
Le livre est bien arrivé à Paris.
Merci EmilieJolie
Merci EmilieJolie
Le livre est fin prêt pour être envoyé à Libère Ton Génie Pour l'Afrique ( http://www.ltga.org/ ), d'où il sera envoyé au Burkina Faso. Merci encore !