La Liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil

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Journal Entry 1 by wingsouramwing from Genève, Genève Switzerland on Sunday, March 25, 2007
Deux textes du poète surréaliste français Robert Desnos, soit "La Liberté ou l'amour !" (paru pour la première fois en 1927) et "Deuil pour deuil" (1924). Dans le premier éclate une poésie sans complaisance, un récit où s'exprime le délire. Derrière les aventures de Corsaire Sanglot et de Louise Lame se profilent les ombres de Lautréamont, d'Eugène Sue (l'auteur des "Mystères de Paris") et du marquis de Sade. La revendication majeure de l'ouvrage, c'est la liberté de l'amour, car l'amour constitue l'essence même de tout merveilleux. Et dans "Deuil pour deuil", à travers une histoire dont sans cesse le fil se voit rompu, domine également le merveilleux - et ce, qu'il s'agisse de "l'étoile de mer qui parle à l'huître et à l'épave" ou bien d'une "lettre d'amour perdue par le facteur au coin de la rue Montmartre et de la rue Montorgueil".
Robert Desnos, durant l'Occupation, a rejoint la résistance. Arrêté, puis déporté par les nazis au KZ, camp de concentration de Theresienstadt (aujourd'hui Terezin, en République Tchèque), il était encore en vie à la capitulation du Troisième Reich le 8-9 mai 1945. Mais affaibli par les mauvais traitements et les privations, Robert Desnos a contracté le typhus, comme des milliers d'autres prisonniers des camps. Robert Desnos succomba au typhus le 8 juin 1945, un mois après la fin de "la guerre en Europe". Il n'a jamais revu la France vivant. On raconte que c'est une infirmière de Terezin qui a identifié Desnos lorsqu'il se trouvait déjà dans un état semi-comateux.
Extraits juste pour donner une idée:
"A la Porte Maillot, je relevai la robe de soie noire dont elle s'était débarrassée. Nue, elle était nue maintenant sous son manteau de fourrure fauve. Le vent lourd de la nuit devait s'engouffrer sous son manteau. Le frottement de ses hanches éveillait sans doute en elle des désirs érotiques cependant qu'elle marchait allée des Acacias vers un but inconnu. Des automobiles se croisaient, la lueur des phares balayait les arbres, le sol se hérissait de monticules, Louise Lame se hâtait. Je distinguais très nettement la fourrure du léopard.
ç'avait été un furieux animal.
Durant des années, il avait terrorisé une contrée. On voyait parfois sa silhouette souple se profiler sur la basse branche d'un arbre ou sur un rocher, puis, à l'aube suivante, des caravanes de girafes et d'antilopes, sur le chemin des abreuvoirs, témoignaient..."
("La Liberté ou l'amour!", page 23 de l'édition l'Imaginaire Gallimard)
Ou ces morceaux choisis de "Deuil pour deuil":
"Régulièrement après chaue révolution les drapeaux du régime ancien oubliés sur des édifices dont l'usage doit changer avant peu s'envolent comme des cigognes. Les femmes nues qui se promènent par groupe sd quatre ou cinq avant le lever du soleil à l'heure trouble où les clochers sentent s'agiter confusément les cloches et qui, bien que nues, circulent cependant sous l'oeil sympathique des agents de police, regardent l'émigration de ces oiseaux d'étoffes bariolées et, parfois, l'une d'elles s'emparant au passage d'un oriflamme, peut-être glorieux suivant les conservateurs, le détourne à la fois de son voyage et de son rôle pour revêtir ses formes alléchantes"
"L'étoile du Nord à l'étoile du Sud envoie ce télégramme: "Décapite à l'instant ta comète rouge et ta comète violette qui te trahissent - L'étoile du Nord". L'étoile du Sud assombrit son regard et penche sa tête brune sur son cou charmant. Le régiment féminin des comètes à ses pieds s'amuse et voltige; jolis canaris dans la cage des éclipses. Devra-t-elle déparer son mobile trésor de sa belle rouge, de sa belle violette? Ces deux comètes qui, légèrement, dès cinq heures du soir relèvent une jupe de taffetas sur un genou de lune..."
("Deuil pour deuil", pp. 23-24, ibid.)

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