BCID: 002-4456042

24/09 : Chez VIV-VIVENEF.
15/10 : Chez Victor-Schmara
21/10 : Chez Ecnerolf.

Un beau petit livre, 260 pages, qui nous fait survoler le XVIII° siècle et ses soubresauts.
L’auteur a pris comme clef d’entrée le personnage du frère méconnu de Rousseau, « François ». Au début, on se dit que ça va parler de Rousseau, et on se crispe, car on déteste Rousseau. (Comment l’aimer ? Voilà un type qui proclame que l’homme naît naturellement bon – en ce sens le vrai inventeur de l’utopie communiste, ses millions de sacrifiés à coups de « mais soyez bons, puisqu’on vous le dit !! »- et qui n’hésite pas pour autant à envoyer tous ses enfants à l’assistance publique, ça dit tout : "Mes enfants sont naturellement bons, mais loin, c’est mieux.")
Heureusement, on parle très peu de Jean-Jacques, peut-être deux pages dans tout le livre.
Ce frère François a un destin singulier, qui couvre le siècle. Orphelin de mère à 9 ans, de père à 15, il est vite rétif à l’autorité castée de l’ancien régime, et opte pour un style de vie libertaire sans être marginal. Sur ces traces, l’auteur dépeint la société française à l'aube de la révolution, des salons élégants aux maisons de plaisir, des cabarets où fermente la contestation, jusqu’à la Bastille –où l’on croise Sade. A 90 ans, le héros jette un regard amer sur les errements de la Terreur, et pleure ses femmes adorées.
C’est écrit précieusement, d’un style ampoulé un peu trop Grand-Siècle, façon "Le Parfum" en moins inspiré. Mais la promenade est agréable, on croise des tableaux inédits et de belles idées, dans les coulisses d’un changement de monde.

Trois extraits qui m’ont plu :

« On ne fait jamais assez cette réflexion simple que les enfants sont mal placés pour évoquer leurs parents , puisqu’ils les rencontrent en un âge où ils n’ont pas plus de jugement qu’un animal. Nous sommes tous en cela de père et de mère inconnus. »

et

« A ce sujet, ô mon excellent frère, une chose seule, dans tes Confessions me parut toujours suspecte. D’autres diront qu’il s’agit là d’un travers léger. Mais il avait le don de m’irriter. Voici : en plus d’une occasion tu usais et abusais du mot petit. Et c’était toujours, hélas, pour parler de tes plaisirs : telle petite femme, une petite ferme, un petit vin… Cette étrange et sale manie, dont je me moquais avec Sade qu’elle exaspérait, me devint avec les années odieuse, quand je m’aperçus qu’après la révolution, et à mesure qu’on la trahissait, toutes sortes de goûts mignards, de niaiseries sentimentales prenaient en France la place des passions les plus nobles. Et c’est chez toi, Jean-Jacques, que les faibles d’esprit puisaient cette mélasse ! C’est en croyant t’imiter que des théories d’imbéciles jouaient à garder des moutons, à cueillir des cerises et vivre de fades laitages ! J’ose te dire, contre le sens commun, que les hommes de génie sont responsables de leur descendance : tu n’aurais pas du abdiquer la grandeur ; la révolution peut-être eût été autre. »

et

« L’âge venant, j’ai appris qu’il fallait rendre grâce en tremblant aux hasards merveilleux des rencontres. »

Je n'ai que trop tardé à entrer mon commentaire
L'idée de départ, le point de vue du frère de JJ rousseau, un auteur que je goûte fort peu, m'a tout d'abord séduite...En fait, il est peu question de Rousseau, et le Siècle des Lumières, époque licencieuse s'il en fut, n'est ici qu'un prétexte à faire étalage d'une joyeuse sexualité débridée(j'allais dire "triste", mais c'est mon regard, pas celui du narrateur).
La Révolution est, elle aussi, revisitée avec une sorte de dérision.
La prison de la Bastille est vue de l'intérieur. On découvre un portrait de Sade très flatteur et, ma foi, plutôt intéressant( et on échappe heureusement aux dérives possibles, étant donnée l'omniprésence du motif sexuel). Je n'ai pas vérifié l'exactitude des données historiques (Sade transféré juste avant le 13 juillet, par ex.)mais finalement, cela ne présente pas un intérêt majeur et il me semble qu'on peut oublier ce livre, que j'ai lu jusqu'au bout, plus par "devoir" que par goût, et que l'amie à qui je l'avais prêté n'a pas jugé bon de terminer.

Ce roman est très agréable à lire, mais l'histoire de la vie dissolue et libertine de ce fils unique ne m'a guère passionnée.

Je lui donne 4/10 seulement (par rapport aux autres déjà lus).

RELEASE NOTES:

Je vais profiter de la rencontre mensuelle au Karr, mardi soir, pour le lâcher (avec l'accord de VIV-VIVENEF) ...

Récupéré au restaurant Villa d'Este, lors de la rencontre mensuelle des sympatiques bookcrosseurs nicois, qui avait commencée au "Karr".

Mouais... mon commentaire est similaire au précédants. Vu le titre, je m'attendais à plus de références à la vie de Rousseau, mais finalement il ne s'agit que de la vie de son frère imaginaire, d'ailleur ça aurait pu être la vie d'une autre personne sans relation avec Rousseau. Descriptif intéressant d'une période historique, ce livre ne m'a néanmoins rien apporté de plus que de passer le temps.

RELEASE NOTES:

Lâché à l'aéroport de Nice il y a quelques jours, dans la zone d'embarquement avant de rentrer chez moi.