Pour une collectionneuse de "Antigone", le Bauchau est une pièce maitresse, celle qui ouvre sur bien plus que les temps de scène. Celle où l'on croise Etéocle et Polynice, Diotime, K. et Main d'Or, Clios et Io...

C'est beau, si beau, et doux dans la souffrance, comme la mélancholie...

Et le livre-objet est si doux au toucher, le papier blanc cassé et le format... C'est de chez Acte-Sud qui fait de si beau objet tant dans la forme que le contenu.

Mis en Ring. Attention, cet exemplaire m'a été offert, les dédicaces n'ont qu'une valeur sentimentale, mais quelle valeur!

Les Aventuriers :
- Nobodysperfect
- Abstraite
- Mosava

Antigone est arrivée à bon port, dans sa jolie robe orange et accompagnée de caramels... merci Quiddy !
Après avoir rencontré L'enfant bleu, j'ai hâte de m'y mettre... J'attends la fin du monde avec De bons présages, et à nous deux Antigone !

Grâce à vous les BCers, j'ai fait deux fois cette année la connaissance d'Antigone. Celle d'Anouilh, que j'avais beaucoup aimé, déja. Et puis celle-ci...
J'ai retrouvé la voix de Bauchau, cette musique douce et profonde. J'ai retrouvé Antigone, l'être pur qui n'a d'autre choix que le sacrifice. J'ai découvert Ismène, à qui Bauchau donne une vraie ampleur, et Hémon, et Eteocle, et Polynice, et Jocaste, et Oedipe... et tout Thèbes, la rude, l'austère, la fière.
Merci de ce cadeau, Quiddy.
Je confie Antigone à abstraite via le MBC de Paris, soit en personne, soit par porteur :)

Il a plu des livres et surtout des bookrings lors de ce MBC ! Je repars avec une musette presque plus remplie qu'à l'aller... alors comme nous ne sommes que trois, je vais me permettre de faire attendre un peu Mosava, et de retarder les retrouvailles avec Bauchau, dont l'Enfant Bleu m'a tellement émue...

Désolée de ce délai : Le livre a attendu sagement son heure sur mon étagère.

Mon point de vue est mitigé, bien qu'assurément il fasse partie des livres "qui comptent" :
Beaucoup d'admiration pour Henri Bauchau, sa subtilité, sa force, et bien sûr pour Antigone, si intuitive, si courageuse, qui accepte avec tant de clairvoyance sa propre mort , comme le prix à payer pour, paradoxalement, défendre la vie et la paix.
Mais son côté "mère-courage" voire" super-Jamie" (osons la comparaison !) m'a un tantinet lassée : Antigone sculpte comme personne, connaît tous les remèdes, possède le don de l'arc, mais en même temps elle sait rester simple. Jamais elle ne se plaint, et quand elle est épuisée, une grande rasade d'eau fraîche et ça repart !
Plus sérieusement, j'attribue cette sensation en grande partie au fait que le récit soit mené entièrement à la première personne et au présent...
En revanche, quel talent pour faire vivre ce mythe au-delà de son caractère antique, sans le dater. Cela rend le récit très actuel et amplifie sa portée.

J'ajoute à mon envoi quelques notes trouvées sur internet alors que j'avais besoin de me rafraîchir la mémoire sur la mythologie et les différents personnages du livre.
J'en profite pour demander ici si quelqu'un peut me situer Io et Clios... cela m'a manqué pour apprécier la fin du récit (l'Antigone d'Io).
C'est d'ailleurs une difficulté que j'ai rencontrée à maintes reprises dans ce livre : il faut être sacrément versé en lettres classiques pour s'y retrouver dans tous les personnages et relier le récit de Bauchau aux autres histoires d'Antigone (celles d'Eschyle, Sophocle et Anouilh) et donc apprécier SA vision...

Voici enfin un drôle de lien que j'ai trouvé sur internet : la conversation entre Antigone et un lecteur...

Enfin (j'ai bientôt fini, rassurez-vous), je cite ici le passage qui m'a le plus bouleversée. C'est Jocaste qui parle :

"J'ai ramassé une pierre et je t'ai dit : "Essaie". Tu as hésité, puis tu as pris la pierre mais tu étais encore si petite, la pierre n'a pas ricoché et est tombée tout près. Tu n'as pas pleuré mais j'ai senti ta déception. J'ai ramassé une autre pierre et je t'ai dit : "Essaie encore, lance-la seulement. Tu peux !" Tu m'as regardée, interdite et tu as demandé : "Je peux, maman ?" J'ai redit : "Tu peux." Tu as lancé la pierre un peu plus loin. Tu étais fière mais chaque fois que je te donnais un nouveau caillou, tu me demandais : "Je peux ?" Et tu ne bougeais pas avant que je te dise : "Tu peux."
Soudain les larmes me sont venues aux yeux, je me suis demandé : Est-ce que quelque-chose opprime cet enfant pour qu'elle ait tant besoin de ma permission. J'ai compris que je te mesurais trop mon attention, toujours sollicitée par l'esprit aventuré et menaçant d'Oedipe. J'étais aussi bien occupée de THèbes, la cité d'orgueil et de mes fils, si beaux, si difficiles dans leur rivalité. Comment changer cela, c'était ma vie, mon fardeau, royal et quotidien ? Alors je t'ai dit en plongeant mon regard dans le tien : "Dorénavant donne-toi la permission toute seule, Antigone. Tu peux !"
[...]
Ainsi Jocaste, dès l'enfance, m'a appris à porter moi-même mon fardeau."

J'ai reçu Antigone (avec la doc, merci). Je suis la dernière, aussi je vais me permettre de prendre un peu de temps pour le lire (j’ai une haute PAL). Mais je sais qu’il t’est très précieux Quiddy aussi j’en prends bien soin.

Reçue de Mosava, ma chere Antigone retrouve son étagère...