J’avais alors vingt ans, et la modernité m’est apparue comme une immense imposture." Dans cet ouvrage, Pierre Rabhi apporte son témoignage sur ce qu’il appelle la "sobriété heureuse", prise en tant que réelle valeur de bien-être, force de libération physique et morale.

MBC Paris 2023.
Bonne lecture !

Merci beaucoup pour ce livre de ma liste de souhaits.

Cela fait quelque temps que je m’intéresse à la manière dont nous vivants, dont je vis moi, et l’impact sur notre environnement (au sens large). C‘est aussi pour ça que ce livre a trouvé le chemin sur ma liste de souhaits en 2021.
Je m’attendais d’être éblouie par cet ouvrage.
J’étais plutôt ennuyée. A renfort de mots complexes et se voulant à priori savant ou cultivé, l’ouvrage de Pierre Rabhi ne me semble pas très accessible - et ne l’était pas pour moi. Au lieu d’un témoignage de son expérience, j’avais l’impression de lire un monologue politicien en noir et blanc, bien que l’auteur prétend de souhaiter le meilleur de toutes les époques. J’ai plus l’impression qu’il jette l’enfant avec l’eau du bain. De relire les mêmes arguments, répétés avec des variations de mots, à plusieurs reprises. Moi qui me considère plutôt acquise sur le fond, son discours ne m’a pas du tout séduit, et encore moins convaincue.
Il dit par exemple qu’“Elle [la modernité] semble percevoir la réalité d’une manière fragmentée et mécaniste, appelant une prolifération de spécialistes, c’est qui est contraire à la vision unitaire et interdépendante qui est celle de l’écologie.” (p.39). La nature nous montre des nombreuses évolutions vers la spécialisation (les niches) qui justement font les interdépendances. Cela me rappelle d’ailleurs ma récente lecture de Shantaram où est évoqué une philosophie de l’évolution vers la complexité, que j’ai trouvé intéressante.
Pierre Rabhi dit plus tard (p.107) que “Tant qu’un seul enfant n’ait dépourvu de ce qui lui revient légitimement en tant qu’être vivant, il y a usurpation […]”. Ce qui revient à un enfant ? A travers l’histoire et dans la nature, les enfants, humains ou non, meurent. De parler de quelque chose qui revient aux enfants et qui serait si bien dans une société aux anciens valeurs, valeurs sobres sans modernité, me semble presque hypocrite. C’est cette modernité qui permet à plus d’enfants survivre à la naissance et au bas âge - pour le bon et le mauvais.

J’avais peut-être les mauvaises attentes vis-à-vis de cette lecture. Peut-être que je suis trop fatiguée pour comprendre le fond de la pensée au delà des mots.
Peut-être simplement nous ne parlons pas le même language, alors que nous sommes alignés sur certaines questions de fond - ou pas.

Merci Neige pour cette lecture qui nourrit ma réflexion et me fait réagir.

Sur un poteau devant l'Evergreen