En bande organisée

by Flore Vasseur | Literature & Fiction | This book has not been rated.
ISBN: 2290104655 Global Overview for this book
Registered by PhVl of Toulouse, Midi-Pyrénées France on 9/16/2022
Buy from one of these Booksellers:
Amazon.com | Amazon UK | Amazon CA | Amazon DE | Amazon FR | Amazon IT | Bol.com
This book is in the wild! This Book is Currently in the Wild!
1 journaler for this copy...
Journal Entry 1 by PhVl from Toulouse, Midi-Pyrénées France on Friday, September 16, 2022
Pris dans la Boîte à Lire de la Place Saint-Aubin, séduit par le pitch de thriller économico-politique un peu complotiste. Commencé aujourd'hui, je m'abandonne pour l'instant au plaisir coupable de cette prose prévisible de repentie d'école de commerce, à moins que ce ne soit que le choix mûrement réfléchi d'un plan de carrière alternatif, allez savoir avec ces gens-là...

Journal Entry 2 by PhVl at Toulouse, Midi-Pyrénées France on Tuesday, September 20, 2022
Comme le livre (publié en 2013) raconte l'histoire d'une collusion entre les mondes de la politique et de la finance pour truquer les comptes publics des pays européens afin de leur permettre d'entrer dans la monnaie unique, entre autres, les paragraphes sont bordés de flash-codes par lesquels l'auteure nous invite à une "lecture augmentée", entendez par là une lecture où l'on peut aller consulter ses sources en ligne (ou écouter les morceaux de musique qu'elle mentionne). Moyennant quoi, la seule chose que je suis allé vérifier en ligne, c'est qui elle était elle. Donc voilà : diplômée de HEC, ex-cadre du marketing-com-bullshit à New-York, recyclée depuis en pourfendeuse appointée du système, chroniqueuse à France Culture, Libération, La Croix et autres, blogueuse, réalisatrice, wannabe-activiste. Elle est en fait le caractère (au sens de La Bruyère) qui manque dans sa petite descente en flammes de la cliques de hauts fonctionnaires - traders - communicants qui mènent le monde : elle est le poil à gratter de pacotille, la meneuse de combats gagnés d'avance et qui ne changent rien à l'ordre établi mais tout pour sa petite entreprise d'elle-même. Bref, HEC un jour, HEC toujours. Encore une fois, au passage, il est toujours piquant de lire un livre comme ça en parallèle avec "La société du spectacle" et saisissant de voir comme Guy Debord avait démonté la mécanique d'ensemble dans lequel il s'inscrit, et avec tant de lustres d'avance... Ajoutez à ça que le texte est lardé de placement de produit mais aussi de noms balourdement déformés (Folman Pachs pour la grande et méchante banque d'affaire tentaculaire, Laure Fazalle pour une certaine journaliste télé, ...) mais aussi de coquilles, fautes, syntaxes approximatives comme ces phrases oscillant entre singulier et pluriel à force d'enfiler les lieux communs en roue libre... et qu'il fut quand même, nous apprend Wikipédia, dans la sélection des Prix Interalliés et de Flore... et venons-en enfin au cœur du problème, qui est que malgré tout j'ai dévoré ces trois cent cinquante pages en trois jours. Donc soyons honnête : il a bien fallu que ça me plaise, d'un plaisir pas vraiment coupable, comme je le disais dans le commentaire précédent (notion que j'ai toujours trouvée stupide d'ailleurs), mais plutôt malsain : ce que j'ai aimé dans ce livre c'est l'espèce de longue partie d'exposition, qui en occupe en réalité les trois-quarts, où toute une galerie de riches et puissants (PDG, golden boys et mères au foyer associé, rois et reines de la com, clones cravatés de cabinets ministériels, etc.) sont dénigrés, vilipendés, ridiculisés, honnis. On aime les détester et les mépriser, se dire qu'ils ne sont que des médiocres et des incapables. Le livre fonctionne comme ça sur notre côté sombre, nos aigreurs, nos colères, et ce n'est pas ragoûtant, même si c'est on comprend bien que l'aigreur, la colère et la rancune sont avant tout celles de l'auteure envers ce milieu dont elle a fait partie avant d'en être séparée, de gré ou de force, on ne sait pas vraiment en fait. C'est d'ailleurs portée par ce ressentiment qu'elle produit tout de même quelques pages puissantes et justes.
"... leurs patrons vivent dans un gouffre de solitude. Tout en haut, l'air est rare, les types secs, la pensée impossible. Croisant à Mach 3, ils ne s'appartiennent plus vraiment. Leur fonction pilonne leur cerveau." : un diagnostic juste, qui rejoint, toutes proportions gardées, quelques-uns de mes souvenirs de chefaillons d'industrie farouchement hostiles par principe à tout ce qui peut s'apparenter à du recul, de la réflexion, de la pondération. Au fil des pages, il est en tout cas saisissant de constater à quel point Flore Vasseur hait ses anciens coreligionnaires. Son livre (et, j'ai l'impression, toute son œuvre) ne carbure qu'à ça et y puise donc l'énergie nécessaire à entraîner le lecteur, c'est un peu effrayant, et il y a ce moment où son inconscient déborde un brin : "A force de les détester, Bertrand est devenu le meilleur d'entre eux."
L'histoire enfin, et surtout le plan du livre, sont aussi une chose curieuse. Flore Vasseur, je l'ai dit, consacre les trois premiers quarts au dézingage du cocktail d'incompétence, de cruauté et de vacuité qu'elle croit voir chez ses anciens copains. Là-dessus, il y en a quand même un qui a vent d'un gros scandale.
[Attention il y a un certain divulgâchage à partir de maintenant]
Il meurt dans des circonstances troubles non sans avoir pu transmettre ses informations sensibles. Il reste alors deux chapitres :
- un qui s'apparente à de l'espionnage de seconde zone, avec des gentils détenteurs d'informations explosives persécutés par on ne sait pas trop qui (les assassins de leur copain par exemple). A la fin les gentils semblent réussir à disparaître en faisant exploser le scandale, on attend la suite, mais pas du tout.
- dans le dernier chapitre le scandale fait pschitt grâce à d'habiles communicants, bien aidés par l'opinion publique qui n'en a en fait rien à foutre de tout ça. Les personnages sont toujours à peu près dans le décor. Pas tous. La lanceuse d'alerte principale, notamment, après s'être dissoute dans la clandestinité quelques pages auparavant, reste finalement en poste, ce qui est le meilleur moyen de la neutraliser. On ne comprend pas bien ce qui s'est passé. Rideau.

Journal Entry 3 by PhVl at Boîte à lire - Rue Cayrou in Toulouse, Midi-Pyrénées France on Wednesday, September 21, 2022

Released 1 yr ago (9/20/2022 UTC) at Boîte à lire - Rue Cayrou in Toulouse, Midi-Pyrénées France

WILD RELEASE NOTES:

La bande progresse vers le nord toulousain.

Are you sure you want to delete this item? It cannot be undone.