Résumé :
Dans un pays comme le nôtre où le célibat est souvent associé à l'idée de solitude, voire d'échec, il est bon de lire Compartiment pour dames. Anita Nair, auteur indienne, sait en effet que, dans son pays, le célibat est avant tout générateur de liberté et qu'il faut se battre pour acquérir cette indépendance.
Son personnage, Akhila, fille aînée d'une famille dont elle a la charge, décide un jour de partir seule en voyage. Elle prend le train et se trouve dans un compartiment avec six autres femmes. La métaphore est caricaturale : le voyage, bien entendu, sera source d'échanges, de prises de conscience.
Chaque femme racontera son histoire et ces vies exposées seront pour Akhila des modèles de réflexion. Il faut dire qu'Anita Nair ne badine pas avec les récits lourds d'intention : l'avortement, l'homosexualité, la pédophilie, la contraception sont autant de thèmes abordés, comme s'il s'agissait pour l'auteur de régler leur compte à tous les tabous de son pays.

Bonne lecture !

Livre fortement recommandé par plusieurs bookcrosseur(se)s hier soir lors de notre rencontre mensuelle...
Merci Katalobonga pour ta présence parmi nous, et pour ton commentaire concernant l'idée du célibat dans notre société...qui me donne très envie de découvrir“ "compartiment pour dames “!

Nous sommes en Inde. Akhila, femme célibataire de 45 ans, s’est toujours occupée, en tant qu’aînée, de sa famille, jusqu’au jour où elle décide de partir en voyage.
Sous la forme originale d’un voyage en train, dans un compartiment réservé aux dames et aux handicapés, ( on se demande bien pourquoi les hommes handicapés ne pourraient pas voyager avec les autres hommes…Tout comme chez nous, où les toilettes sont partagées entre femmes, handicapé(e)s et bébés à changer ; pourquoi les hommes ne changeraient-ils pas leur gamin et n’accueilleraient pas les hommes handicapés ? Je semble m’égarer…Et pourtant.., ces situations ne sont-elles pas tout simplement le reflet du rôle éternel de la femme dans les différentes sociétés en tant que personnage qui s’occupe des autres et de tâches pas forcément gratifiantes qui en découlent ? ).
Anita Nair raconte donc dans ce livre le destin de 6 femmes, qui vont profiter de ce moment commun, de ce voyage long et lent, pour discuter, et surtout parler de leur vie. Pas de conversations futiles ici, mais des récits de leur parcours de femme. Un point commun dans la vie de ces femmes dans l’Inde d’aujourd’hui : le parcours est toujours dépendant de l’homme, et toujours imposé ; que ce soit par le statut d’abord – elles sont fille de, femme de, sœur de, divorcée ou veuve de et donc ont à respecter les règles de comportement en fonction -, mais aussi par le regard lourd de la société et du qu’en dira-t-on, - le viol d’une femme est presque plus craint par sa famille à cause de sa réputation qu’à cause de ce qu’à pu vivre la victime-. ( Encore que là encore, rien de spécifique à l’Inde…). Et les 6 femmes vont chacune, tour à tour, raconter comment elles vivent cette vie de femme, comment elles aimeraient ou auraient aimé la vivre, et oser imaginer une vie sans homme.
Et Akhila, dans ce compartiment cherche, à travers ces récits d’autres vies de femmes, des réponses pour la sienne qui semble lui avoir jusqu’à présent échappé…, cherche à savoir si elle pourrait enfin vivre sa vie sans avoir peur du regard des autres, des injonctions de la société, et pourquoi pas, une vie sans homme...
Ce livre m’a beaucoup plu, avec cet éclairage intéressant sur la place des femmes en Inde, même si ces échanges de femmes sur des sujets intimes mais aussi de société rejoignent toujours un même débat, à savoir le poids du patriarcat, fait qui ne se limite à aucun pays, qui ne connaît aucune frontière. Il y a juste des pays où il y – beaucoup, parfois énormément - plus de boulot pour le combattre

Va enfin être remis à Indy, à qui je l'ai promis depuis belle lurette.., ce soir lors de la rencontre mensuelle de bookcrossing strasbourgeoise!

Longtemps que j'avais envie de lire ce livre, chouette, ce sera pour bientôt ! Pas de voyage outre-mer de prévu, mais des vacances prochaines, donc du temps pour lire.
Merci Signette !

Un superbe roman, à la résonance toute féministe : quand donc sonnera l'heure de la révolte, de l'émancipation, de la liberté ?
Ces quelques histoires de vie sont à la fois belles et tragiques, en tout cas elles dressent le portrait d'une société où la place des femmes est loin d'être gagnée face au poids des traditions et du regard de l'autre.
En lisant j'avais en tête les images de mon voyage en Inde, en 2022, tout un foisonnement de couleurs, je revoyais les "kolam" tracés sur les seuils des portes, les tresses de fleurs, les saris si chatoyants décrits dans le livre, et je me disais : j'y étais et c'était magique. Je n'avais pas conscience de cette pression sociale exercée sur les femmes.

Libéré à l'occasion de la rencontre mensuelle des bookcrosseurs strasbourgeois, un livre où l'on n'attend qu'une seule chose : le passage de la soumission à la révolte.
Voilà ce qui est génial dans le bookcrossing : on découvre des livres devant lesquels on aurait pu passer sans s'arrêter, et c'est magique.
Et donc, bienvenue à toi, nouveau lecteur qui a découvert celui-ci !
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Dans le doute je l’emporte…
Mais je l’ai déjà lu en 2008 https://www.bookcrossing.com/journal/6273741/ et avais noté 7 étoiles
Je libère ce fragile exemplaire bientôt (tout un paquet de feuilles est sur le point de se détacher p.109 à 152)

Pour la rencontre de décembre … sur l’étagère !