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Ce qui est écrit ici ne révèle rien du roman Kanda.
Voici quarante ans presque jour pour jour (à un mois près, 18-23 mai 1981) nous avons été une vingtaine à partir en voyage scolaire à Florence, cité des Médicis. Voyage : train de nuit, arrivée aube à « Firenze ». Je ne vais pas énumérer les lieux & œuvres d’art sinon ce sera un feuilleton. Anecdotes notées en marge : S. en maillot de coton et pantalons corsaires violets aux Jardins Bóboli, une fille très entourée. Vingt-et-quelques ados tendant le cou pour voir dans un entrepôt les statues « Bronzes de Riace ». Surprise : nous devrons nous débrouiller pour manger en milieu de journée. Eu l’impression de devoir courir pour ne pas être semé par les autres sur le chemin de l’une ou l’autre pizzeria ou diable saura où nous mangions vers midi. Oublié de quoi nous parlions en mangeant. A l’époque c’était pour moi inédit de me débrouiller pour manger à midi, à presque 15 ans cela ne m’arrivait pas. D. racontait des anecdotes sur je ne sais combien de pays du monde et citait des phrases en diverses langues. « En hongrois, on dit comme ça pour signifier… » Et il donnait des exemples. D. encore racontait qu’en voiture avec son père en vacances d’été il lui donnait des instructions routières ? Comme un navigateur peut-être. « Rétrograde », disait-il, selon son récit, je n’étais pas en auto avec lui ! (Le verbe rétrograder, pas l’adjectif donc.) Cet impératif rétrograde m’avait étonné, je ne savais pas ce que cela signifiait. Et j’étais cloué sur place par l’idée que D. puisse intervenir ainsi en voiture. C’eût été impensable dans ma famille – en vacances d’été il était normal de se tenir coi sur la banquette arrière. Courir à la trattoria pour manger j’avais surnommé ça « opération survie ». J’ignore si des camarades cherchaient à me distancer. Peut-être pas. L’élitisme viendra au post-obligatoire. Or ce voyage scolaire se déroula en fin d’école obligatoire. Ai-je rêvé ou entendu que D. et son père (peut-être avec sa mère, sa sœur) étaient allés en auto jusqu’au bloc de l’Est, en Bulgarie ? Non je n’aurais pas rêvé cela. S. la fille aux corsaires entama une liaison avec le Grand Meaulnes à Florence et ils furent ensemble des années jusqu’à ce que S. dise stop et aille voir ailleurs. A un moment dans un bus florentin orange de la compagnie ATAF plusieurs camarades scandèrent les mots « strada senza sfondo » qu’ils avaient lus sur un panneau. Je les trouvai un peu bébêtes. Au retour, le prof central, Herr Westberlin, appelons-le ainsi, voulut qu’on alimente un cahier collectif de la classe avec des textes sur ce voyage scolaire, je dus écrire un paragraphe, mais cela ne me plut pas du tout. De retour à « Ghenf » je voulais tourner la page, passer à autre chose voire oublier. Vous étiez nourriiiiis ? me demanda l’Inquiète, ma mère. Je répondis que oui, pour être rassurant. Je ne lui confiai jamais que nous avions dû être autonomes à midi. Bien sûr j’ignore comment elle aurait pris la chose. Dans un album photo traînent des clichés quelconques que j’ai pris à Fiesole et Florence. Dont une vue rikiki de la ville regardée de la grand-place Michelangelo. Avec mon appareil tout panorama pris en photo devenait un timbre-poste polychrome.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)

Il est de retour dans la boîte... Aucun commentaire ajouté par une personne qui l'aurait lu :(

Heureusement ce roman est revenu entier. N'ayant pas été livré en kit, il n'était pas démontable en attendant une reconstruction ultérieure.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)