Un livre, une découverte. La lecture, la liberté.
Le bookcrossing vous fera (re)découvrir le monde…

La narratrice a grandi en Courlande, dans la Russie de Nicolas II. Elle raconte sa vie, une jeunesse agitée lors de la Grande Guerre et de la guerre des Blancs contre les Rouges. De Jelgava (en Lettonie à présent) la voici à Riga, puis à Stettin, et en Prusse de l'Est…

Image: Béziers (Occitanie) où habita un moment Kyra S.

A la lecture de ces pages, je ne me vois pas jouer au pingre en descendant sous les dix points. Je ne peux pas infliger pareille mesquinerie à Kyra Saven. L'ex-noble de la Russie tsariste qui vécut la Grande Guerre en Courlande se raconte là, s'est confiée à Sabine Hargous en grand. Et elle a bien fait.

Kyra Saven a traversé une grande part de cette tempête qu'aura été le vingtième siècle. Déracinée à Königsberg, réfugiée en Allemagne en 1918, émigrée à Paris, en villégiature amoureuse sur l'île iconique de Capri, K. S. prit part à la Résistance. Les années d'immédiat après-guerre ne lui ont pas porté chance… C'est le moins qu'on puisse dire.
Au soir de sa vie, Kyra S. ne regrettait rien. Sa vie lui a "beaucoup plu".
Beaucoup aimé ce récit de vie, ce qui ne signifie pas que tout y est merveilleux. Cette rescapée a risqué parfois très gros.

Sa description de la bohème artistique à Paris est très vivante et constitue un modèle du genre. (Elle a même vu James Joyce.)

Image: Königsberg, alors en Prusse Orientale (auj. en Russie, Kaliningrad)

La Toile ne recense que ce livre, quand on cherche "Kyra Saven". Publié en 1984, il y a 36 ans déjà, cet ouvrage méritait que je le sauve. Je ne sais plus si je l'ai récupéré dans une armoire à livres ou aux puces (Fusterie). C'est un hymne à la solidarité, avec des moments tragiques qui montrent de quoi les gens sont capables quand ils sont abrutis par leur besoin de conquête et de pouvoir. Quel contraste entre les spahis des camps de la Retirada et Helba Huara la ballerine du Pérou !

Pour moi qui suis né dans les 30 glorieuses, une génération après la pire guerre de tous les temps, je peux mesurer quelle curieuse chance nous avons eu en Europe de ne plus subir de guerre (sauf dans les Balkans) après le 8 mai 1945. D'autant que les témoins de l'époque disparaissent. Récemment, fin février, au CO Drize (Carouge, GE) l'un des derniers survivants des KZ, des camps de la mort nazis, est venu témoigner devant des élèves (à 91 ans).

Image: Simone Segouin à Chartres en août 1944 (une résistante)

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)

Eh bien, vous avez découvert quelque chose...
Un livre abandonné exprès !
N'ayez pas d'hésitation: donnez votre avis, ou racontez votre découverte, cela nous plaît de savoir ce que deviennent les livres "libérés" ainsi.


Pour la réu du VaPiano.
Ce livre a quelque chose de bouleversant. On y croise toute la palette des réactions humaines, du meilleur au plus pourrave. Quelle endurance, chez cette rescapée !
Kyra n'était pas historienne. Tant mieux. C'est intéressant de revoir le XXe siècle à travers le regard d'une personne qui raconte ce qu'elle a vécu, sans enjoliver.

Pris par curiosité

Quelle vie! ou plutôt Quelles vies! car il y en a assez pour 10 personnes. Un parcours haletant qu'on a de la peine à suivre. Je ne sais pas si cette vie-là m'aurait plu, je crois que je serais morte d'épuisement avant la fin.
C'est bizarre qu'on ne trouve aucune référence à Kyra Saven sur le web, quand on pense qu'elle a connu tous les célébrités de 1905 à 1968 et a vécu partout, à Berlin, à Capri, à Paris, à Cuba, au Pérou... C'est en faisant des recherches sur la danseuse péruvienne Helba Huara que je tombe sur le nom de Désirée Lieven, "la princesse russe" qui l'aurait aidé à Paris, originaire de Lettonie... De Désirée, on trouve des photos, des documentaires - cela ne peut être qu'elle. Sur les photos, on voit de face la dame qui nous tourne le dos sur la couverture de ce livre, j'en suis convaincue.

pour la réunion

Ce livre va faire une seconde étape lausannoise.

Il y a une énergie incroyable dans ce récit. Celle de vivre et celle de se battre.
Je l'ai lu avec plaisir et curiosité du début à la fin.
Je ne sais pas si cet exemplaire ira beaucoup plus loin; les feuilles se détachent du dos soit en bloc, soit les unes après les autres...

Pour la réunion mensuelle !