Sérotonine

by Michel Houellebecq | Literature & Fiction | This book has not been rated.
ISBN: 2081485389 Global Overview for this book
Registered by Victor-Schmara of Lille, Nord-Pas-de-Calais France on 1/3/2019
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Journal Entry 1 by Victor-Schmara from Lille, Nord-Pas-de-Calais France on Thursday, January 3, 2019
Parmi les commentaires que suscite ce livre, on peut noter qu'un registre est étonnamment laissé dans l'ombre : son humour.
Houellebecq n'est pas désespéré, pas du tout ; il est au contraire très marrant.
(OK, en photo c'est moins évident)

On devrait le rappeler davantage : Houellebecq est un type foncièrement déconneur ; plein de second degré, de finesse anglaise, de bien-vu, d'autocritique, de férocité, de candeur, jamais avare d'un coup de griffe enrobé dans un bon mot.

p.44 :
"[...]Ces restaurants auraient d'ailleurs été supportables si les serveurs n'avaient récemment acquis la manie de déclamer la composition du moindre amuse-bouche, le ton enflé d'une emphase mi-gastronomique mi-littéraire, guettant chez le client des signes de complicité ou du moins d'intérêt, dans le but j'imagine de faire du repas une expérience conviviale partagée, alors que leur seule manière de lancer : "Bonne dégustation !" à l'issue de leur harangue gourmande suffisait en général à me couper l'appétit."

p. 109 :
"[...]mais le pire sans doute fut une lecture d'une heure de Blanchot pour France Culture, jamais elle n'aurait soupçonné me dit-elle l'existence de merdes pareilles, c'était stupéfiant qu'on ose proposer au public de telles conneries. Je n'avais pour ma part aucune opinion sur Blanchot, je me souvenais juste d'un amusant paragraphe de Cioran dans lequel il explique que Blanchot est l'auteur idéal pour apprendre à taper à la machine, parce qu'on n'est pas "dérangé par le sens"."

Florent-Claude Labrouste, le narrateur, a 46 ans. Il nous raconte pourquoi il va bientôt quitter Yuzu, sa belle japonaise, puis disparaître, s'éteindre doucement dans une réclusion volontaire. Chemin faisant il nous déroule sa vie, ses études, ses médecins, ses lieux, ses amis, ses amours.
C'est très fin, très doux, sans aigreur, juste une fine amertume, une mélancolie assumée. Son ami Aymeric, son amour Camille, spécialement, font l'objet d'une peinture émouvante.
Le premier est éleveur en Normandie, et ne s'en sort pas ; il va soutenir un mouvement social qu'on compare à tort aujourd'hui aux gilets jaunes (rien à voir) ; la deuxième entre dans sa vie au bout d'à peine une heure avec cette phrase majestueuse :

p. 163 :
"Elle me jeta un regard bizarre, difficile à interpréter, mélange d'incompréhension et d'une sorte de compassion ; plus tard elle m'expliqua qu'elle s'était demandé pourquoi je me fatiguais à ces justifications laborieuses, alors qu'il était évident que nous allions vivre ensemble."

Flammarion 2019, 340 p.

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