Inhabituel et bien sympathique. On y croise Isidore Ducasse, on y aperçoit Louise Michel, Léo Frankel et Eugène Varlin.
Prix du roman noir français au Festival de Cognac 2005, Prix Mystère de la Critique 2005.

Ce titre figurait sur une liste de souhaits.

Agréable et alléchante surprise, je m'en pourlèche déjà les babines, merci Passeur-X !

De Zola à Vautrin et Tardi, le Second Empire et particulièrement sa fin sont décidément fort romanesques, en tout cas moi j'aime à y déambuler. La situation historique est ici assez originale, puisque l'essentiel de l'action va de l'hiver à l'été 1870. Juste avant que ça commence en somme : la chute de l'Empire, le siège de Paris et la Semaine Sanglante sont survolés (avec brio) dans l'épilogue seulement.
Fort d'une documentation qu'on imagine fournie et structurée, l'auteur nous guide avec bonheur dans son intrigue et les différentes strates sociales de l'époque, au gré de dialogues maîtrisés et savoureux, entre l'argot du peuple et des marges, et le parler guindé du pouvoir et de son bras armé qui ne va pas tarder à se faire secouer les puces. Si je n'avais pas déjà entendu Hervé Le Corre à la radio (ce qui m'a donné envie de le lire), je me serais quand même demandé quel genre de type c'était, vu au prisme d'une fascination qui peut sembler trouble pour l'œuvre de Lautréamont... d'où l'histoire tire un singulier carburant, jusqu'à une fin assez étourdissante, sans temps mort en tout cas, ce à quoi je suis toujours particulièrement sensible.

Et bien entendu, des questions demeurent : pourquoi ce titre ? Et quid des tourteaux ? La réponse se trouve sans doute dans un autre livre, et j'ai une petite idée duquel...