Cet achat a été inspiré par Souram, qui vient de terminer ce livre, et dont le commentaire m’a fait envie. De plus, il est écrit par un auteur malgache, ce qui m'arrange dans le cadre du défi "écrivains du monde". C'est aussi un recueil de nouvelles, une catégorie que je n'ai pas encore cochée dans mon Bingo.

Je n'ai pas aimé. A tel point que j'aurai probablement abandonné la lecture si je n'avais pas été tenue de cocher l'Afrique dans le cadre du défi "écrivains du monde".

Le style m'a gêné: ce livre est un enchaînement de mots et de bouts de phrase. Pourquoi ne pas construire des phrases? Cela rend la compréhension plus facile et le message plus clair, non? Ah pardon, peut-être est-ce de la poésie en prose? Auquel cas la poésie du texte m'a échappée... Mais il est vrai que de manière générale, je ne suis pas très sensible à la poésie. Et que le RER n'est pas un lieu propice à des lectures poétiques, surtout lorsqu'il est bondé en période de canicule.

Pire, le récit n'est pas construit non plus. Or ce que j'aime dans les nouvelles, c'est justement que l'auteur construit souvent un véritable récit, un début accrocheur, une chute surprenante, une situation étrange, ou un beau portrait de personnage, en un nombre de pages très limité. Cela peut donner des récits forts synthétiques et condensés. Ici je n'ai rien retrouvé de tout cela; on dirait plutôt des fragments de texte. Plus que des nouvelles, cela m'a semblé être des instantanés croqués sur le vif.

Et pour compléter le tableau, ces fragments sont souvent glauques et malsains. Lorsque cela dénonce, fait réfléchir, fait remettre en question cela ne me gêne pas... mais ici, cela m'a juste semblé gratuit.

Et pourtant, des bookcrosseurs dont je partage souvent les goûts en matière de lecture ont beaucoup apprécié ce recueil de nouvelles; voir ici ou ici par exemple. Pour ma part, je suis vraiment passée à côté de la beauté de ces nouvelles.

A la défense du livre, j'ajoute aussi que ce n'est pas un livre qui laisse indifférent. Il y a tant de livres que "j'aime plutôt bien" et que j'oublie dès ma lecture terminée. Celui-ci je ne l'ai pas aimé, mais il m'a probablement plus marqué que bien d'autres!

J'ai placé ce livre dans la "Bookbox virtuelle des écrivains du monde 2020", Jean-Luc Raharimanana étant un écrivain malgache né à Antananarivo.
Détails pratiques: Serpent a Plumes (format poche), 135 pages.