histoire

dans un des jardins

Enregistré par baboul333 en vue du MBC de Toulouse, ce livre était disponible et m'a intéressé - je l'ai récupéré dans le goodie bag qui m'attendait samedi 29 au Jardin des plantes toulousain, merci, baboul333. Ramsès - le dieu Ra l'a créé, en vieil égyptien.

Ce livre entrera dans la catégorie Bio d'un roi, catégorie 14 du Bingo 2017.

Ainsi, Ramsès II était rouquin. Et il ressemblait aux Berbères d'aujourd'hui. Christiane Desroches-Noblecourt raconte que s'ils étaient attachés à leur terre KMT, les Egyptiens ne connaissaient aucune xénophobie et pouvaient reconnaître des dieux du Proche-Orient (voire berbères) sans que leur "étrangeté" pose de problème.
J'avance peu à peu dans ce livre éclairant, je le lis parallèlement à d'autres livres "pro" (désormais c'est acquis de pouvoir lire deux livres en parallèle, condition nécessaire pour que je puisse découvrir autre chose que le "dernier en date").

L'auteur raconte en détail la plus ancienne bataille clairement décrite de l'histoire de l'humanité, la bataille de Qadesh. Qadesh était une cité fortifiée sur le fleuve Oronte dans ce qui est de nos jours la Syrie.
La bataille a opposé les Egyptiens aux Hittites. Mais on ne connaît pas le point de vue hittite.

Image: Seth et Horus couronnent Ramsès II (petit sanctuaire d'Abou Simbel). Horus est l'humain à tête de faucon; Seth est représenté avec cette tête étrange d'aardvark, oryctérope (mignon ce nom de mammifère africain), ici; ailleurs, Seth est figuré avec une tête de chacal, Anubis étant plutôt un loup gris.

La mare aux canards de l'Egypte antique est pleine de surprises:
- le caractère sȝ est rendu en hiéroglyphes par le dessin d'un canard.
- le même caractère, suivi d'un bâtonnet vertical, un déterminatif indiquant que c'est un idéogramme, signifie "fils".
- le caractère sȝ au sein du mot sȝw, « garder, surveiller »
- sȝtw, « terre ferme »
Le hiéroglyphe canard est à chaque fois réutilisé mais combiné à d'autres signes qui changent le contexte et le sens...

CDN revient sur un traité de paix de Ramsès II avec les Hittites, l'un des premiers traités diplomatiques à nous être parvenus.

Elle n'est pas la seule, mais voilà, CDN aborde la question de l'Exode des Hébreux. L'événement décrit dans l'Ancien Testament a-t-il eu lieu sous Ramsès II ?
La position d'un Moïse (Mosès) au nom potentiellement d'origine égyptienne proche de la cour était vraisemblable. L'Egypte était nationaliste mais pas xénophobe.
CDN estime que le récit de l'Exode reflète la réalité de la XXVIe (26e) dynastie égyptienne et non celle de l'époque de Ramsès II (XIXe dynastie, 19e) Pour elle, le récit biblique a été écrit tardivement et sous Ramsès II, les archives ne mentionnent l'expulsion d'aucun groupe d'étrangers.
Enfin, CDN émet une hypothèse sur l'identification des Hapirou aux Hébreux, sans être catégorique; de nos jours, la communauté scientifique n'identifie pas les Habirou ou Apirou aux Hébreux.

Impressionnant. CDN passe en revue tous les monuments, stèles et vestiges du long règne (soixante-sept ans, l'équivalent des règnes victorien, second-élisabéthain en cours ou du feu roi Bhumibol de Thaïlande, en durée, ou de Franz Josef de Habsbourg, 1848-1916) de Ramsès II... Chaque trace matérielle illustre un moment du règne.
Sans ajouts romanesques (CDN n'était pas Christian Jacq, ni Violaine Vanoyeke) l'historienne iconique de l'égyptologie française révèle un Ramsès qui ne fanfaronne pas, par exemple. Il fait représenter la bataille de Qadesh et n'affirme pas avoir pris la citadelle, restant en cela conforme à la vérité.
A la fin de son règne, R. multiplie les fêtes "Sed" du jubilé comme pour attirer la bienveillance des dieux tandis que son état général se dégrade: paralysie partielle, arthrite, confinement dans le palais (mais pas de démence semble-t-il) Les mires (médecins) de cette époque n'ayant sans doute jamais été confrontés au grand âge (R. vécut 92 ans) tant c'était rare ne comprenaient pas comment guérir leur "patient" qui ne subissait que le vieillissement. A une époque où, surtout en fin de règne, Ramsès II - avec la "Stèle de l'an 400", étrange borne miliaire - s'affirmait "dieu" littéralement, l'usure physique du chef suprême a dû en déconcerter plus d'un. Un dieu qui se déplace malaisément avec une canne, ça casse le schéma égyptien antique.
L'étonnante Stèle de l'An 400 se réfère à une "ère", un découpage temporel insolite au pays du Nil où le compteur d'années revenait à 1 dès qu'un nouveau roi accédait au trône. Page 370: Ramsès II fait graver cette Stèle temporelle comme pour se placer dans une lignée le rattachant au dieu Seth.

p.352, passage sur "le bon sens des lettrés".
... plus utile est un livre qu'une stèle bien gravée ou qu'un mur solide. Il tient lieu de temple et de pyramide, pour que le nom soit proclamé.

Image: Stèle de l'an 400.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)

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Passage en sous-sol pour les piétons près du cimetière et de l'église romane. "Passage sous-route", disait ma tante maternelle.