"Colin Tudge réfute dans ce petit livre la thèse communément admise – mais problématique – selon laquelle l'agriculture serait née au Proche-Orient il y a 10 000 ans pour se répandre ensuite dans le monde entier. Avec l'appui de nombreux scientifiques, il défend l'idée qu'il y a 40 000 ans déjà nos ancêtres «manipulaient leur environnement végétal et animal». Cette activité annexe leur aurait assuré une stabilité constituant un avantage évolutif décisif, qui expliquerait la disparition au paléolithique des grands mammifères, et, peut-être, celle des Néandertaliens.
Que s'est-il passé alors il y a 10 000 ans ? C'est à ce moment que, victime de son succès, une population humaine de plus en plus nombreuse aurait atteint un seuil d'irréversibilité, au-delà duquel il devenait impossible de se détacher de l'activité agricole. Comment expliquer autrement que quiconque ait pu entreprendre de cultiver la terre, alors qu'il s'agit d'une tâche à ce point inhumaine ? «L'être humain n'a pas inventé l'agriculture puis sauté et dansé de joie : il y fut amené petit à petit, contraint par la nécessité, et depuis il n'arrête pas de pester contre le labeur qu'elle exige.» La Genèse ne dit pas autre chose..." Source : Editeur Cassini

Parti faire un petit séjour en Suisse chez Souram :o)

Le facteur est passé, après midi, comme de coutume... Merci, Gâtinaise. J'ai bien reçu Néandertaliens, bandits et fermiers aujourd'hui.
L'agriculture, plus ancienne qu'on ne le croyait ?
L'époque des premières pitreries extravagantes, en revanche, n'est pas connue avec certitude: peut-être remonte-t-elle à l'époque de la grotte de Lascaux, quand quelqu'un a dessiné un cheval à roulettes 36'000 ans avant l'invention de la roue. (On dit que les fous sont parfois visionnaires.) Les membres de la tribu effacèrent aussitôt ce dessin incompréhensible, épouvantés.

Colin Tudge développe en quelques pages une thèse audacieuse. Il affirme qu'une agriculture primitive a commencé à l'époque magdalénienne (Cro-Magnon). Selon C.T., commencer à cultiver des plantes a permis aux humains d'il y a 40'000 ans de moins dépendre du gibier pour se nourrir. Et donc de pouvoir réagir en cas de raréfaction des proies chassées. L'agriculture, ensuite, aurait été victime de son succès: elle apportait davantage de nourriture que la chasse. Et donc les humains l'ont développée. Lui ont dédié toujours plus de temps et d'énergie.
Les Néandertaliens seraient restés chasseurs-cueilleurs et auraient ainsi été plus vulnérables à la raréfaction du gibier.

J'ai trouvé cette argumentation novatrice. Potentiellement, elle oblige à revoir tout ce que l'on croyait savoir. Un aspect dont je ne connaissais rien: le carnage du Pléistocène... Des hommes de la préhistoire ont fait disparaître en les chassant une quantité de gros animaux, glyptodons, aepyornis, moas, loup marsupial géant, ainsi qu'un super-wombat gros comme un hippo en Australie... La raréfaction voire l'extinction de ces animaux ne peut s'expliquer par le climat, par exemple.
Passage intéressant sur les Aborigènes australiens en tout cas. Leur écobuage et leur effet sur la biodiversité.

Merci de m'avoir fourni l'occasion de lire quelque chose d'aussi marquant sur la préhistoire. D'autant qu'en 2016, j'ai vu une expo au Palais près de l'aéroport de Genève sur la grotte de Lascaux. Je vois les peintres de cette caverne d'un tout autre oeil à présent !

Je te réexpédierai le livre bientôt, Gâtinaise.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)
Profitez du présent, n'attendez pas après-demain.

Si tu veux en savoir plus, pose tes questions ici, suis ce lien:
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Ou envoie-moi un message (va sur mon profil, souram, "envoyer un message à souram")

Colin H. Tudge, traduit en français, est donc désormais connu hors de la communauté sc. anglo-saxonne pour son approche nouvelle des premières interventions des humains sur les terres, leurs premières cultures d'appoint offrant une ressource indépendante de la raréfaction du gibier.
Ce livre repart chez Gâtinaise.