« Il y avait là le dictionnaire. Il y avait l’Almanack qu’on changeait tous les ans. Et à coté, Les Maladies du mouton, grossi des marque-pages que sa grand-mère y avait glissé.
Des bouts de papier où Mémé avait noté ses propres recettes pour guérir les moutons dépassaient partout de l’ouvrage. Des recettes essentiellement à base de térébenthine, mais quelques unes reposaient sur des jurons.
Un petit et mince volume intitulé Fleurs du Causse voisinait le livre sur les moutons. […]
Enfin venait Le Lisvre des constes de fées pour les ensfants sages, si ancien qu’il datait d’un âge où pullulaient les « s ». »
Chroniques martiennes - Ray Bradbury
« Tous les beaux mensonges littéraires et les fictions ailées doivent être abattus en plein vol ! Alors ils les ont tous alignées contre le mur d’une bibliothèque un dimanche matin, il y a trente ans, en 1975 ; ils les ont alignés, saint Nicolas et le Cavalier sans tête, Blanche neige, le Petit Poucet et la Mère l’Oie […] et ils les ont abattus. Ils ont brûlé les châteaux de papier, les grenouilles-fées, les vieux rois et tous ceux qui à la fin des histoires vécurent toujours heureux […] et « Il était une fois » est devenu « Jamais plus ». […] Les haricots magiques ont été étouffés par la broussaille bureaucratique ! La Belle au Bois dormant s’est réveillée au baiser d’un savant pour mourir sous la fatale piqure de sa seringue. Et ils ont fait boire à Alice un poison qui l’a réduite à une si petite taille qu’on en pouvait plus l’entendre crier « De plus en plus curieux » et d’un coup de marteau ils ont fracassé le Miroir et chassé le Roi de Cœur et les Huitres. »
Les larmes de pierre – Eugène Nicole
Lors d’une altercation sur un ponton, un livre est tombé à l’eau qui s’appelle Le Lutrin de Boileau.
« Un énorme livre tout en vers, des centaines et des centaines de vers, belle couverture en cuir et tout. […] le Lutrin, emporté par le poids de ses ferrures, boit l’eau et descend dans les profondeurs. […] je suis peut-être le seul homme au monde à avoir lu Boileau au fond de la mer. Quelques vers seulement, bien sûr… A la lueur de mon chalumeau oxhydrique. »
Jonathan Strange & Mr Norrell – Susanna Clarke
« Dans la bibliothèque, les ouvrages qui avaient appartenu au père et au grand-père de Strange – ces livres en anglais, en latin et en grec ancien que tout gentlemen range sur ses étagères – avaient été enlevés et empilés par terre pour céder de la place aux livres et aux carnets personnels de Strange. Des périodiques traitant de la pratique de la magie, tels « Les Amis de la magie anglaise » et « Le Magicien moderne », étaient éparpillés dans toute la maison. »
Ce sont des livres fictifs, mais bon...