Pas encore lu puisque j'ai acheté hier ce livre de 450 pages. Cet exemplaire a été offert pour le bookcrossing par l'éditeur, Bernard Campiche.

"Anne-Lise Grobéty donne ici son meilleur livre - et lorsqu'on sait la qualité des précédents, on réalise ce que cela signifie."
Bruno Pellegrino

Reçu aujourd'hui, merci.

Un résumé tout d'abord, tiré du site web de l'éditeur :

" Luce, fille du luthier et narratrice de ce récit, est une femme d’une trentaine d’années qui n’a pas revu son père depuis douze ans. Mais lorsque celui-ci, vieux et malade, se retrouve à l’hôpital, elle tente de renouer le lien. Ou plutôt de nouer tout court, puisque cet homme, qu’elle manque de confondre avec le malade du lit d’à côté, n’a jamais prêté attention à elle, ne s’est même jamais défait de son attitude de rejet. C’est d’ailleurs cette cruelle indifférence qui est à la base du texte: Luce raconte, en s’adressant à son père, son enfance et son adolescence passées à tenter d’exister pour lui, elle raconte ses efforts, sa lutte pour qu’il la remarque et l’accepte. En parallèle, elle se sert des bribes de souvenirs qu’elle a pu recueillir pour inventer (tout en recherchant une certaine véracité) la vie de son père."

Mon avis : c'est le premier livre de cette auteur suisse que je lis et c'est une sublime découverte. De son écriture tout d'abord. Une belle virtuosité, une manière de triturer la langue, d'essorer les mots, d'aller chercher la sonorité qui le mieux nous fera entendre l'intime, la parole qui le mieux fera sens. Et puis cette histoire, désespérante. D'une densité émotionnelle extrême. Ce chemin que va s'ouvrir la narratrice dans la vie de son père, dans son histoire, dans leur histoire commune. Un chemin qui s'ouvre à force de plonger en soi, de faire remonter à la surface même le plus pénible pour ne pas prendre le risque d'oublier l'essentiel, l'essence, le ciel.
L'auteur a mis neuf ans à accoucher de ce roman, j'ai mis un mois à le lire (moi qui lis vite d'habitude) : besoin parfois de le refermer quelques jours pour laisser les sentiments, les émotions, les sensations se reposer. Une de mes plus belles découvertes littéraires de 2006.

Remis ced jour par Sylviou

J'avais déjà lu "infiniment plus" du même auteur. Bien que j'aie aimé l'écriture, le livre ne m'avait pas plu: une histoire d'amour destructeur, trop sombre, et quelque part quand même improbable.

La corde de mi est aussi un livre construit sur des sentiments négatifs: ceux du père pour sa propres mère, ceux de la grand mère pour son fils aîné handicappé, ceux de la narratrice et de sa mère pour ce père qui les a rejetées, ceux de la narratrice pour sa mère aussi. Les seuls personnages rayonnant, généreux, sont les 2 vieux luthiers qui vont former le père. Ce qui ne les empêche pas d'être lucide quand à l'évolution de leur élève.

Mais au final, la narratrice refuse de se laisser emporter par ces sentiments négatifs et va faire un long parcours, sur de nombreuses années, pour arriver à trouver ce qui se cache là-derrière et réussir à mettre la petite parcelle de lumière devant l'énorme part d'ombre. Elle trouvera alors le peintre capable de faire le tableau de sa renaissance.

Un livre vous l'aurez compris où les jeux d'ombre et de lumière tiennent le premier rôle, et sont magnifiquement décris. Le vieux luthier ne s'appelle-t-il pas Aubin et la narratrice Luce?

Des quêtes, des démissions. Différentes façons de s'y prendre ou de ne pas s'y prendre. Recherche active ou blindage. J'ai bien aimé l'écriture d'Anne-Lise Grobéty, elle joue avec les mots, les sonorités sont soignées. Et j'ai bien aimé suivre Luce dans sa recherche du père, à travers tous ses méandres. Le détachement progressif est bien mené (de "tu" à "il"), pas toujours systématique parce que toute transition a ses retours en arrière, mais elle parvient finalement à parler de lui au passé et sans s'adresser à lui.

CONTROLLED RELEASE NOTES:

part chez Trelk

Bien reçu, merci !

Envoyé ce jour à Barbara après l'avoir honteusement oublié dans les abysses de ma pàl depuis des mois (années..?).