4ème de couverture :

"Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quangel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers. De Seul dans Berlin, Primo Levi disait, dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie ". Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens allemands, juifs ou non, sous le IIIe Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité ."

Totalement terrifiant, ce quotidien de quelques personnages... chaque caractère poussé à son paroxysme par les conditions de vie, les abus de pouvoir...
La plus grande question est, "est-ce que cette toute petite goutte d'eau dans la mer a un sens?". La réponse est oui, l'important est de lutter, chacun à sa mesure et suivant ses possibilités, même si la lutte d'Otto me paraît bien futile, et inutile...

La libération de la première carte d'Otto nous touchera particulièrement, nous Bookcrosseurs, page 170 (courtoisie de Victor-Schmara) :

" Mieux valait se décider pour le premier immeuble venu, qu'il fut excellent ou exécrable.
Celui-ci est très mauvais. Clair et moderne, il est occupé par de nombreux bureaux. A l'entrée se trouve un portier en uniforme gris.
Quangel passe devant lui en le regardant avec indifférence. Ayant prévu qu'on pourrait lui demander le but de sa visite, il a noté que l'avocat Toll a son bureau au quatrième étage. Mais le portier ne lui demande rien ; il s'entretient avec quelqu'un et ne jette à Quangel qu'un regard rapide et distrait. Otto s'apprête à monter l'escalier, quand il entend le bruit d'un ascenseur… Voilà, il n'avait pas pensé à cela : dans ces immeubles modernes, on utilise rarement l'escalier.
Quangel monte quand même. Le jeune liftier pensera ce qu'il voudra : que c'est un vieux bonhomme qui se méfie des ascenseurs, ou qui ne doit aller qu'au premier étage… ou bien il ne pensera rien du tout. De toute façon cet escalier n'est emprunté par personne, dirait-on. Le contremaître, arrivant au deuxième étage, n'a encore rencontré qu'un jeune garçon de bureau qui descendait quatre à quatre, mais qui ne l'a même pas regardé. Il pourrait déposer la carte n'importe où. Mais il n'oublie pas une seconde que l'ascenseur, par les vitres duquel on pourrait l'observer, passe à tous moments. Il lui faut aller encore plus haut, et attendre que l'ascenseur soit tout en bas ; à ce moment-là il pourra agir.
[…]
Tout à coup, Quangel prend la carte, la dépose prudemment sur l'appui de fenêtre, puis, tout en redescendant, enlève son gant et le met dans sa poche.
Après avoir descendu quelques marches, il regarde encore une fois derrière lui. Elle est là, en pleine lumière ; il peut encore voir la grande écriture lisible qui s'étale sur sa première carte. Chacun pourra la lire ! Et la comprendre aussi ! Quangel a un sourire farouche.
Au même moment, il entend qu'une porte s'ouvre à l'étage du dessus."

Je trouve incroyable que ce livre ait été écrit en 1947, et je me demande comment il a été perçu à l'époque?

Je me souviens d'un Bookcrosseur, qui m'avait donné envie de lire ce livre...qui par hasard m'a été donné par un ami (j'ai de la chance, il me refile tous les livres dont il a envie de débarrasser sa bilbiothèque!).

Lu à Berlin, mars 2006...

Je ne l'ai pas encore lu...

RELEASE NOTES: