Une ambition dans le désert

by Albert Cossery | Literature & Fiction |
ISBN: 2844120547 Global Overview for this book
Registered by e-marmotte of Montauban, Midi-Pyrénées France on 1/22/2006
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Journal Entry 1 by e-marmotte from Montauban, Midi-Pyrénées France on Sunday, January 22, 2006
Encore un auteur - égyptien de langue française - à découvrir (dans le cadre de l'ABC Challenge 2006 initié par Rozenn).

Chronique d'Afrik.com
Il y a dans l'art d'Albert Cossery comme une fascination permanente pour l'inachevé, comme si les hommes étaient tous soumis à une fatalité qui les empêchait de faire aboutir leurs actes comme leurs rêves. Avec "Une ambition dans le désert", l'écrivain égyptien s'attache à faire éclore devant nos yeux médusés un mouvement révolutionnaire fantôme qui menacerait de déstabiliser une vieille monarchie du Golfe, unique parcelle de la péninsule à n'avoir pas été soumise à la tyrannie du roi Pétrole, et de son compère le dollar.

Mais à quoi rime cette révolution dans un Etat où les inégalités sociales n'existent pas, qui a conservé son économie de subsistance et continue de vivre au rythme ancien, entre plaisir, paresse, haschisch et utopies ? Le héros du roman, Samantar, va en tous les cas se dresser contre cette machine infernale menaçant la sérénité désenchantée de son Etat. Pour en découvrir le secret au cœur même du pouvoir, dans l'ambition démesurée, et irréaliste, d'un seul homme.

Au passage, l'écrivain signe probablement la charge la plus violente et la plus méprisante pour les Etats du golfe persique, monarchies pétrolières " jouets de la grande puissance impérialiste, porteuse de toutes les ignominies ", et animée par " l'outrecuidance des marchands ". Son aversion prononcée à l'égard de la logique de l'argent qui range à son service les pires méthodes de contrôle et d'oppression le contraint à agir vite pour contrer une révolution factice qui, si elle apparaissait, même fictivement, comme une menace pour la stabilité de la péninsule, risquerait d'entraîner le déchaînement des chiens de garde de l'impérialisme honni.

Chemin faisant, le héros découvrira, ou ne découvrira pas, les mobiles secrets des actions des hommes qui l'entourent, relations inavouables, remords cachés, ou simplement goût invétéré du jeu… "L'aventure n'avait été au fond qu'un défi à la routine quotidienne, un jeu dangereux et follement amusant… (qui) l'avait surtout intéressé à cause de l'ingéniosité déployée par quelques individus, sans spécialité mais pourvus d'un raisonnement hardi, pour frauder une société basée elle-même sur une immense fraude."

Entre imposture et démission, la gesticulation révolutionnaire trouvera son terme dans les agissements rationnels d'un fou, plus attaché qu'aucun autre à la tolérance de l'ordre ancien, lui garantissant sa liberté de parole, qu'en aucun cas un régime nouveau, qu'il fût révolutionnaire ou impérialiste, ne pourrait accepter. Et n'est-il pas vrai que les simples d'esprit sont les premières victimes des univers concentrationnaires des régimes totalitaires ?

Cossery est un maître dans l'art de dire l'imperfection de l'humanité, sans pour autant la condamner : personne n'a raison, et personne n'a tort, mais l'orgueil est mauvais conseiller, et l'amour propre ne peut pas servir de boussole aux choses publiques. Le style de l'écrivain excelle à opposer avec détachement les idéologies et leurs mensonges, les passant au tamis de l'humour de ses personnages, dépourvus d'illusions, mais remplis d'idéal, ce qui les protège du cynisme. Tous marchent, sans perdre de vue les ornières du chemin, les yeux fixés au loin sur leur bonheur rêvé. Cela lui donne ce ton à la fois clinique, détaché, et profondément passionné. Par où l'homme est le plus humain. --Khaled Elraz--

SDM
Une certaine anticipation de la guerre du Golfe dès 1984.



Journal Entry 2 by e-marmotte from Montauban, Midi-Pyrénées France on Tuesday, May 9, 2006
J'attendais tellement de cet auteur que j'ai été déçue...
Si j'ai aimé le sujet et son contexte politique, d'une actualité terrible, j'ai trouvé le style trop dense, un brin "loghorréique".
Ce qui m'a le plus choquée est la représentation de la femme chez Cossery : des femmes-enfants espiègles mais dociles, ou enfants-putains à la merci des désirs de l'homme, ou fascinées par lui (la petite fille de l'artiste). Les figures de mère et d'épouse sont absentes. Le seul personnage de mère est une femme qui a été abandonnée, et qui engendre un terroriste...

Journal Entry 3 by manon-nanie from Malakoff, Ile-de-France France on Wednesday, May 10, 2006
Récupéré, hier au PC. Merci e-marmotte. J'ai bien noté que je le réserve pour michmaarufa.

Journal Entry 4 by manon-nanie from Malakoff, Ile-de-France France on Monday, June 12, 2006
Le héros est un jeune homme dont le seul souci est de vivre en paix dans son pays magnifique, lequel, sans ressources pétrolières, n'a pas été envahi par la "grande puissance impérialiste" et est resté un pays pauvre. Bien sûr les activités de Samantar, sont loin des modèles occidentaux: ne pas travailler, faire l'amour avec de très jeunes filles (encore des petites filles) tout en fumant du haschisch (en occident, on dirait que c'est une marginal)... mais on se laisse gagner par ses rêves utopiques.
Et oui, d'accord avec e-marmotte, il n'y a pas beaucoup de femmes et elles sont soit douces (pour le plaisir de l'homme) soit elles "ne font que pleurnicher et cherchent où cacher leurs bijoux" quand les bombes éclatent.

Donné à michmaarufa au meet-up du 12 juillet

Journal Entry 5 by michmaarufa from Lyon, Rhône-Alpes France on Tuesday, January 29, 2008
Dans un émirat imaginaire qui porte le nom de Dofa, un émirat sans pétrole ni richesses que la puissance impérialiste a épargné, des attentats éclatent. Samantar, qui tient surtout à sa tranquilité (donc à la tranquillité de l'émirat) et mène sa vie paresseusement entre hachich, sexe, promenades et musique. Cette révolution lui semble mettre en péril cette tranquillité et surtout elle est absurde : qui aurait intérêt à faire une révolution dans un pays où les dirigeants sont aussi indigents que le peuple ? le voilà donc qui enquête.
Quels sont les rôles exacts de Tareq le fou, de Hicham le musicien idéaliste, de Shaat l'ami immoral bizarrement déjà sorti de prison, de Ben Kadem le Premier Ministre ? dans cette sorte d'enquête à huis clos, qui compte à peine 10 personnages, chacun a ses raisons d'agir : l'ambition, la luxure, l'amour, la haine, les idéaux. Aucune ne semble trouver grâce aux yeux de Cossery.

Une fois cela dit, j'avoue m'être plutôt ennuyée à la lecture de ce livre. l'impression d'avoir tourné en rond dans le cerveau de personnages sans grand intérêt à mes yeux. Cossery se répète ou alors je ne suis pas sensible à la nuance : L'ironie de la situation, la critique sociale est visible et revient comme un leitmotiv. en fait, malgré des retournements de situation et bien que l'enquête avance j'ai vraiment l'impression d'avoir lu peut être 10 fois la même chose, dans un style certes teinté d'ironie mais qui ne m'accroche pas plus que ça (voire pas du tout). Comme vous, à la longue le traitement des femmes m'a aussi génée (femme enfant, princesse putain, elle ne sont là que pour les plaisirs de notre poignée de personnages masculins). En réalité, c'est l'ensemble qui me semble également plein de clichés méprisants sur la société orientale.

C'est le premier Cossery que je lis et cela ne me donne vraiment pas envie de laisser une chance aux autres ouvrages.
et vous, en avez vous lu d'autres ?

PS : quelle suite préconise les marmottes pour les aventures de cet ouvrage ?

Journal Entry 6 by wingAnonymousFinderwing on Friday, February 12, 2010
Bien écrit mais construction de l'histoire faible, peu de suspens

CAUGHT IN PARIS ILE DE FRANCE FRANCE

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