@Seiche (La)

by Maryline Desbiolles | Literature & Fiction |
ISBN: 2020331632 Global Overview for this book
Registered by Mosava of Valence, Rhône-Alpes France on 4/22/2004
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Journal Entry 1 by Mosava from Valence, Rhône-Alpes France on Thursday, April 22, 2004
La cuisine et la littérature sont deux arts qui ne souffrent ni diversion ni échappatoire : il faut se tenir intensément à ce qu'on fait. Mais que se passe-t-il quand on conjugue les deux, se pliant aux contraintes de l'une, par exemple une recette de seiches farcies, tout en laissant la bride sur le cou à son imagination et à la rêverie ?
D'un côté, on est en temps réel, chaque chapitre correspond à un moment de la préparation culinaire, et, de l'autre, tous les temps se bousculent : celui des souvenirs et de l'enfance, des obsessions douloureuses qui refont surface, de tragédies obstinées qu'évoque le ventre arrondi des mollusques que notre cuisinière dispose avec soin sur la planche à découper.
A quoi pense donc cette femme qui n'en finit plus de caresser ces fins tentacules ondoyants ?
Ne sommes-nous pas au cour de la mélancolie amoureuse ? " A un cheveu du royaume des ombres ? "

Le ring : Fleurus*, Andras*, Catriona*, Auguri, Brujula et retour Mosava

Journal Entry 2 by Fleurus on Monday, July 12, 2004
Reçu de Mosava dans une jolie enveloppe bien timbrée ..!

Journal Entry 3 by Fleurus on Tuesday, November 16, 2004
Joli entremélimélo de recette de seiche et de réflexions sur la vie et l'amour ...

Il part chez Andras demain.

Journal Entry 4 by andras from Lyon, Rhône-Alpes France on Friday, November 19, 2004
reçu aujourd'hui. Je l'avais oublié celui-là ! :)

Journal Entry 5 by andras from Lyon, Rhône-Alpes France on Tuesday, December 14, 2004
Est-ce le livre, est-ce mon humeur, ou mes occupations, ou encore autre chose (oui, disons-le puisque ça remonte, peut-être bien mon propre rapport à la nourriture) j'avance lentement dans "La seiche", très lentement même. Une page un jour, deux ou trois le lendemain, puis plus rien pendant 3 ou 4 jours. Mais j'ai l'impression que le livre ne m'en veut pas, qu'il m'attend, qu'il vaque à ses propres affaires quand je délaisse et qu'il ne me fait pas la gueule quand je reviens me mettre les pieds sous la table, et les yeux dans ses pages. Pourtant dieu sait que, pour certains cuisiniers, l'heure c'est l'heure : cinq minutes de retard et tout manque de passer à la poubelle ! Cuisiner c'est un art, un art d'offrir souvent mais ça peut être aussi une façon d'exercer une certaine tyrannie. Du haut de leur fourneau, il est de ces "chefs cuistots" (hommes ou femmes) qui organisent la vie, distribuent les rôles, vous en font avaler des vertes et des pas mûres. Parfois, si votre resistance est trop forte, ils sauront vous faire passer à la casserolle. Voilà, je vous avais prévenus, les choses remontent parfois, et sans discernement.
Chez Maryline Desbiolles, la cuisine se mitonne avec les mots et les souvenirs comme avec les sauces. Certaines choses aussi "remontent" de loin, tant ces odeurs de cuisine sont intiment liées à l'enfance. Et cela donne des pages admirables comme celle-ci que je ne peux resister au plaisir de recopier, des pages qui pourraient figurer au florilège des dictées de Cours Moyen, aux cotés des pages de Victor Hugo et d'Anatole France.

"On jette le hachis dans l'huile, on tourne tambour battant à l'aide d'une cuillère en bois, puis on baisse le feu, on laisse bruire gentiment quelques minutes, le temps que la couleur change de tous côtés. On reconnaîtra à l'odeur que le tout a bien pris, que le tout a rondement pris, alors que l'odeur est lente et qu'elle traîne dans ses filets toutes sortes de choses familières et quelques inconues aussi. Je pense curieusement aux lilas, à l'odeur des lilas, une sorte d'envers du cuit, un envers du tissage d'odeurs que la cuisson invente. Dans l'odeur crue des lilas qui bordaient le chemin menant à l'école car ils ne sentaient jamais aussi bon qu'un peu tôt le matin, à peine enrobés comme le bonbon de papier transparent, de la lumière encore ensuquée de soleil. il faut savoir qu'au retour de l'école nous les avions oubliés, la tête bourdonnante d'histoires à raconter et aussi de celles à ne pas dire, qu'on n'aurait même pas su comment dire, il faut savoir que la nuit ne serait pas de trop pour laver ce grand drap tendu où se sont pris d'un coup tous les mots du monde, il faut savoir que la nuit ne serait pas de trop pour qu'au matin l'odeur nouvelle née des lilas s'engouffre en nous, que nous soyons l'eau du torrent et son lit, que nous oubliions toute ressemblance avec nous-mêmes."

Cette JE avait sutout pour but, en vous donnant quelques nouvelles de ma lecture, de me déculpabiliser de prendre le temps de déguster ce beau livre, à défaut de réellement déguster cette seiche qui commence, à ce stade de sa cuisson, à exhaler de très bonnes odeurs ...

Journal Entry 6 by andras from Lyon, Rhône-Alpes France on Thursday, January 6, 2005
Comme une sauce qui prend, le livre de MD peu à peu se densifie, il abandonne au fil des pages l’aspect un peu corseté qu’il avait dans les premiers chapitres pour tomber la toque et soulever le coin du tablier. On peut dire que le mercure grimpe dangereusement dans cette cuisine, jusqu’au superbe final, dont voici un passage :

« […], je sors de l’armoire ma robe rouge pour que tous me voient et rien ne m’irait tant qu’être aussi transparente que le souffle des anges, cachée dans l’armoire d’où sort la robe, enfuie, envolée, tu redoutes qu’on t’attrape, n’est-ce pas ? qu’on t’attende au tournant, qu’on t’attende où on croit te trouver et où tu te démènes pour ne pas être, seiche pour encornet, seiche pour calmar et tous cheveux si confondus, si embrouillés, si entremêlés qu’aucun peigne plus jamais ne pourra les séparer. Cheveux emmêlés, enchevêtrés, enlacés. Que veut dire « mon amour », que veut dire « je t’aime » sinon peut-être que les mots s’enflent en même temps que quelque chose enfle dans la poitrine, le mot « amour » ne vient-il pas aux lèvres pour empêcher ces mots-là de gonfler démesurément, pour qu’ils n’explosent pas dans tous les sens et qu’à la fin on n’en retrouve pas seulement des lambeaux exténués, vidés de tout le souffle qu’il a fallu pour qu’ils enflent, « mon amour » pour dire calmement qu’on est hors de soi ? »

Ce livre a évoqué en moi le souvenir d’un roman et d’un film, des œuvres qui l’une et l’autre font partie de mon panthéon personnel : Le festin de Babette pour le film et les Variations Goldberg de Nancy Huston, pour le roman. Pour « Le festin » le lien est assez évident. Il l’est peut-être moins pour « Les variations ». Pourtant dans cette œuvre comme dans le livre de MD, la structure du livre respecte une contrainte stricte : la recette des seiches farcies pour MD et les 30 variations Goldberg de Bach pour NH. Et dans les deux livres, cette contrainte formelle rigoureuse est l’occasion d’une sorte de mise à nu de l’auteur-interprète (si je puis assimiler la recette à une partition). NH, s’introduisant dans les pensées de plusieurs personnages est plutôt dans le concerto (pour clavecin en l’occurrence) alors que MD nous donne plutôt une sonate (pour "piano" évidemment !), mais une sonate où de multiples chants et contre-chants se répondent. Et dans les deux cas, c’est l’intime qui se joue là, dans les improvisations fuguées à partir des thèmes initiaux. Avec, dans les deux cas, une pudique impudeur qui me ravit.

Journal Entry 7 by andras at BookRing in Bookring, A Bookring -- Controlled Releases on Friday, January 7, 2005
Released on Friday, January 07, 2005 at about 10:00:00 AM BX time (GMT-06:00) Central Time (US & Canada) at Bookring in Bookring, A Bookring Controlled Releases.

RELEASE NOTES:

Ca y est. C'est parti par la poste vers Catrionna car Auguri ne souhaitait pas le recevoir maintenant.

Journal Entry 8 by catrionna from Bordeaux, Aquitaine France on Wednesday, January 12, 2005
Reçu il y a quelques jours déjà; le livre rejoint mon enorme PAL... En esperant ne pas trop faire teainer!
Merci pour les carambars, mon copain s'est régalé!

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