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halle des chartrons

Intrigué par ce polar, je l'ai pris aux Chartrons lors du congrès (Convention) bookcrossing 2018 à Bordeaux.
Un de la collection Série Noire de 1971. Sous la direction de Marcel Duhamel.
Un polar avec la pub en quatrième de couverture.

Il est à Genève.

Luj Inferman' est un vagabond. Il rencontre un drôle de zigue assis sur un tronc: La Cloduque. A eux deux, ils décident d'aller à Aix-en-Provence parce que selon C., un commando a enlevé sa fille et l'a expédiée dans un monastère... Curieux scénario: des ravisseurs en hélico déguisés en Prussiens qui enlèvent une jeune fille ?
Nevers. L'Argonne. Paris. Orléans. Patay. Luj d'abord seul puis en duo, les protagonistes sillonnent la France. Hamsun pas loin ? Je dirais plutôt que ces vagabonds-là ne parlent pas comme des personnages du Norvégien. L'écrivain emploie un français informel semé de mots d'argot et populaires qui propose un voyage en plus du voyage, dans les méandres d'une langue marquée par l'oral.
L'entrée en scène du bonhomme tueur d'oiseaux C. frôle le récit légendaire. On se croirait dans une épopée. Irlande. Nord du continent. Un homme des bois qui mange les oiseaux non plumés, aux confins de l'animalité et de l'humanité.

Ce roman contient des idées de libérations "sur les lieux de l'action"...

Pierre Siniac, né Signac, a vécu de 1928 à 2002. Ce polar est le premier de sept qui mettent en scène ces deux errants, Luj et la Cloducque.

Image: statue de vagabond, Pixabay, Creative CC0 Commons.

Probablement destiné au VaPiano le 5 juin.

Ce voyage branlant de deux exilés sociaux (ont-ils été chassés ? Luj paraît avoir choisi son état) est si semé de drôles d'événements* qu'on a forcément envie de savoir ce qu'ils deviennent.

*pas tous comiques, d'ailleurs

Le dernier chapitre soutient que "Tout est bien qui finit bien". Sauf que... Je crois que ce n'est pas tout à fait ça.
Des dialogues décalés, comme entre Luj et la vieille, ou avec le "colonel", sont bien trouvés.

Le français utilisé est riche de mots d'argot, de sous-entendus, de tournures imagées, le français ici repart sur les routes, redevient en partie sauvage, c'est par là qu'il a le plus bougé.

Bien aimé. A ceci près: l'allure drôle et zigzagante ne dissimule jamais à 100% le fait que le sang coule. Rarement mais enfin, on comprend qu'un contremaître d'aciérie aura du mal à s'en sortir; que Citronelle échappe au monastère mais pas à ce qui suivra; un évadé "aidé" par Luj ne retournera pas en taule mais il n'envisageait pas son évasion comme ça...

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)

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