Georges Haldas, Genevois emblématique avec des origines grecques, a longtemps écrit dans des cafés de la ville du bout du Léman. Les éditions L'Âge d'Homme ont publié Haldas des années durant; il n'y a rien de surprenant, donc, si j'ai acheté ce livre d'occasion lors d'un "vide-grenier" organisé à Lausanne en ce même samedi 18 février 2017 avenue du Théâtre, à côté du complexe Coop.
Je me réjouis de lire ce livre de celui dont une citation orne le parc Gourgas à Genève.

Des illustrations NB en cet ouvrage montrent Genève aux XIXe et XXe siècles.

Georges Haldas se rappelait les barques à voiles venant de Meillerie et arrivant à Genève... C'est à la lecture de minuscules détails comme celui-là qu'on comprend à quel point le XXe siècle a chamboulé Genève. Sans Haldas, moi, né en 1966, je ne pourrais remonter bien loin.
Mes plus anciens souvenirs de Genève datent de 1969-1970 environ: les jeux du parc Bertrand, la rue de l'Athénée côté parc, les rues Marignac, Crosnier, Contamines, la boucherie chevaline de la rue Contamines... Même les toboggans et bidules pour enfants du parc Bertrand 1. ont changé, et 2. ne sont plus dans le même secteur du parc. "Mes" jeux n'étaient pas sécurisés par un revêtement spécial.

Haldas raconte le Buffet de la Gare Cornavin. Et également un établissement à filles, La Grotte aux Fées, situé non loin de la gare Cornavin, si je comprends bien. Aucune idée de cette "Grotte" mais comme personne de la génération de mes parents n'était d'origine genevoise, cela ne me déconcerte pas le moins du monde.

2017 est l'année du centenaire de la naissance de l'écrivain Georges Haldas. Il naquit en effet le 14 août 1917. Il est mort le 24 octobre 2010.

Le café L'Univers, visiblement quai Bezanson-Hugues, compte parmi les lieux que fréquenta Haldas.
Dans ce livre, G.H. redonne vie à des cafés disparus, certains minuscules, d'autres pourvus d'un pianiste, voire d'un orchestre !
Les photos noir et blanc ne comportent aucune légende. Au lecteur de reconnaître les lieux: facile quand c'est le Bourg-de-Four ou le quai Bezanson Hugues, mais ailleurs ? Ce "Café du Château", où se trouvait-il ? On voit à quel rythme une ville est remodelée par les démolitions, recompositions, réaménagements successifs... Si je me rappelle enfant Villereuse, c'était: l'usine de crayons Caran d'Ache ! Le bistro A la bonne mine, forcément. Avant le centre commercial et les reconstructions. Il nous faut un nouvel Haldas, oui !
Dans cet ouvrage le lecteur est mené à émigrer dans d'autres temps, à voyager immobile dans ce qui lui semblera du rêve alors que c'est de la réalité entre-temps disparue. C'est beau et teinté d'une certaine nostalgie. On ne surveille pas assez les lieux du quotidien.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)
Profitez du présent, n'attendez pas après-demain.

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un peu de nostalgie ne fait pas de mal, même si je ne connais pas les anciens cafés de Genève, et très peu les nouveaux. Je vais certainement apprécier le style Haldasien...

Quelle belle plume, trempée dans la nostalgie mais aussi la mélancolie. Fin observateur, Haldas nous fait regretter des lieux et des époques que nous n'avons pas connu, et que j'aimerais pouvoir fréquenter, retrouver leur âme. Du coup, des souvenirs des cafés de Lausanne remontent en surface, que j'ai découvert dans les années 70 - ces grands rideaux de cuir derrière la porte d'entrée, bannissant le froid - et encore, ils ne baignaient plus dans l'ambiance de la décennie précédente, la vie estudiantine ayant quitté les pavés de la Cité pour se retrouver au bord du lac à Dorigny. Le Café du Grütli est toujours là, la Pinte Besson - d'autre remplacés par Starbucks ou autres chaînes...

Pendant qu'on est dans les plumes - j'ai beaucoup aimé la description de ce que j'appelle un arbre à oiseaux: au coeur de l'arbre de lumière, un nuage ... de moineaux, à eux tous ne faisaient qu'un seul clameur intense, stridente, égale toujours à elle-même. Une sorte de délire qui était, dans son obstination vitale, et son paroxysme, comme une salutation éperdue à la naissance du jour. A un nouveau jour. Et qui, à elle seule, achevait d'éliminer en nous les miasmes de la nuit.... J'écoutais la rumeur des oiseaux monter, comme la fumée d'un sacrifice invisible, vers le soleil. Dieu de la journée à venir.

lors de la réunion

La légende des cafés. De retour chez moi. Georges Haldas a su raconter les cafés comme personne.

Je le conserve encore, je n'ai pas d'idée de libération.

Haldas près de sa statue ? ( Cette statue assise n'est pas colossale)
J'ai décidé de le libérer finalement...

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)
Statue de Georges Haldas

Eh bien, vous avez découvert quelque chose...
Un livre abandonné exprès !
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