La Maldonne des sleepings

by Tonino Benacquista | Mystery & Thrillers | This book has not been rated.
ISBN: 207040689x Global Overview for this book
Registered by wingsouramwing of Genève, Genève Switzerland on 11/16/2016
Buy from one of these Booksellers:
Amazon.com | Amazon UK | Amazon CA | Amazon DE | Amazon FR | Amazon IT | Bol.com
This book is in the wild! This Book is Currently in the Wild!
1 journaler for this copy...
Journal Entry 1 by wingsouramwing from Genève, Genève Switzerland on Wednesday, November 16, 2016
Comme les trains de nuit sont supprimés les uns après les autres en Europe, je tiens à lire ce polar. Par l'écrivain de Quelqu'un d'autre.
J'ai moi-même voyagé en train(s) de nuit dans les années 2000 de temps en temps.

Le titre s'inspire de La Madone des sleepings de Maurice Dekobra.

Où suis-je allé en train de nuit ?
A Dresden, après l'année de l'inondation centennale.
A Auch (et de là, à Fleurance).
A Bayonne. C'était pratique: on prenait le train Genève-Irún à la gare Cornavin CFF vers 21:30 et on était sans changement à Toulouse-Matabiau à 05:30. On passait par Saint-Gaudens, Tarbes, Pau... Ce train n'existe plus.
A Lecce.

Me voici donc reduce, ancien combattant, en ma qualité de voyageur nocturne sidérodromique.

Journal Entry 2 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Sunday, December 11, 2016
(Jeu litt.)

"Passe la gare de Fontainebleau."
Un homme entre deux âges lit La Modification de Michel Butor dans un train. Le convoi ne passe absolument pas par Fontainebleau. Celui du roman, oui. Pas celui, toutefois, qu'emprunte le lecteur de ce même roman.
Le train relie deux villes, l'une grande (le point de départ) l'autre petite (la destination, située au sud-est de la grande agglomération où le voyageur est monté).
Pour ma part, je ne suis pas occupé à lire.
Je surveille les arrêts qui s'affichent en couleurs pétantes sur des prompteurs dans le wagon. Je connais quelques lieux, par ouï-dire (un exemple: la ville de *, dépeinte par un écrivain flâneur). Mais pas tous. Je ne voudrais pas louper la gare régionale où je dois descendre.
A l'époque, je n'aurais pas imaginé la graduelle suppression des fameux et ô combien mythiques "trains de nuit". Hérésie, mes nababs. Mythoctones, tueurs de mythes. Sauf qu'en 20..., je ne pressentais rien de la suite des
tagli, des coupes. Je voguais donc (des wagons, ça tangue, dans les virages; essayez l'approche de Neuchâtel en provenance d'Yverdon-les-Bains...) à travers la nuit. Parti de Piogre à 21 heures 37, 47, enfin, à l'heure du train entre-temps bazardé qui nous propulsait à l'aube à Tolosa et vers dix heures au pays du jambon de Bayonne.
Là, c'était le trajet vers *, à l'écart de ce grand axe des miracles qui en effet facilitait l'approche de Lourdes, qui touchait à sa fin...
Freinage. Miaulements. Bruit de porte qui s'ouvre.
Je file.
Pas franchement d'une fraîcheur pétulante ni d'une pétulance très fraîche, j'ai l'air d'un ersatz de réfugié. Se raser dans le train, c'est approximatif; j'ai une face de pierre ponce de Santorin. Ou des Lipari.
La nouvelle gare n'est qu'une étape. La ville adjacente tient de l'arche de Noé, toute rescapée du déluge qu'elle est (un monument le rappelle) mais ça, je ne le sais pas encore à ma descente du train régional.
- Tu continueras en bus..., m'avait-on murmuré.
Ce qui se réalisa.
Dans l'attente du bus de liaison, je m'assis sur un banc. En plein air. Sur un refuge du parking des cars.
Je commençai à lire un livre.
Il était question du coin de la mairie d'Ambert, et d'un sermon qui déconcertait les fidèles dans une église; et d'une statue de Vercingétorix...

Vingt ans auparavant, j'avais effectué mon premier trajet en train de nuit de Piogre à F..., capitale de fait des arts et de la culture de la Renaissance, objectif incontournable de tous les périples artistiques depuis des générations. A l'arrivée en gare de Santa Maria Novella le soleil se levait, rouge, puissant, sur nos têtes enténébrées d'élèves au seuil d'un marathon culturel bien connu appelé en général "voyage scolaire", festival profane possédant ses propres rituels (s'égarer, rater le dernier bus, courtiser au moins une fille, souvent la même que cinq autres copains ont résolu de démarcher, et ce, tandis qu'elle rêve à un septième larron qui nous coiffera tous au poteau, etc.) Autre rite central: enchaîner les visites de couvents, San ***, d'églises, de musées, quitte à courir pour rejoindre le rez-de-chaussée sept minutes avant la fermeture, peu après avoir vu une statue étrusque et un bronze baroque... Jeu amusant: où est la Nuit de Michel-Ange ? La Chimère ? La Naissance de Vénus ? En bonus: les bronzes de Riace, temporairement entreposés en un lieu sans attrait, garage de camions ou entrepôt et mitraillés de flashes comme Claudia Cardinale. Je les ai vus, les bronzes calabrais, furtivement, à 15 ans.
Séance explicative Piazzale Michelangelo avec vue sur l'Arno, le Dôme comme dans les livres d'images ou certains films sous-titrés.

Le bus vibre. Je grimpe dedans. Me voici en route pour la bourgade de ***, célèbre pour son ancien ghetto des cagots, sa halle aux grains et ses étoiles boréales. Ironie de l'histoire, elle est la quasi-homonyme de la destination de mon premier trajet en train de nuit.

Journal Entry 3 by wingsouramwing at Genève, Genève Switzerland on Monday, January 2, 2017
...

Journal Entry 4 by wingsouramwing at Rue de la Sibérie in Genève, Genève Switzerland on Monday, January 2, 2017

Released 7 yrs ago (1/2/2017 UTC) at Rue de la Sibérie in Genève, Genève Switzerland

WILD RELEASE NOTES:

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)
Profitez du présent, n'attendez pas après-demain.

Dans ces sleepings, wagons-lits, les pitreries extravagantes ne font pas rire les voyageurs.

Je n'avais plus libéré de livre rue de la Sibérie (quartier des Grottes) depuis le 30 septembre 2007... et La Bataille d'Arkhangelsk.
La rue de la Sibérie porte ce nom parce que vers 1900 vivaient des émigrés russes dans le quartier ouvrier déglingué des Grottes, à Genève. Les Grottes tirent leur nom, selon l'hypothèse la plus solide, d'un ruisseau, le "nant" des Crottes qui était boueux au printemps et donc, les gens avaient l'air "crotté". Un nant, en pays genevois, est un ruisseau (un mot celte, sans doute).
A partir des années 1930, les autorités municipales ont interdit toute rénovation d'édifices dans les Grottes. Le désir grandissait parmi les édiles de voir ce quartier peu à peu disparaître.

Are you sure you want to delete this item? It cannot be undone.