Ils sont sidérants quand même ! On n'arrête pas de nous parler de sagesse ancestrale, de nous dire comment l'Occident matérialiste a perdu le sens des priorités et que voit-on ? Des gens qui marient des gamines de treize ou quatorze ans et accusent les mauvais sorts quand la grossesse se finit mal, des enfants qui sont expédiés en avion en espérant qu'il y aura quelqu'un pour les accueillir à l'autre bout, des parents qui croient que leur fils est devenu millionnaire parce qu'il a envoyé une fois un peu d'argent... Comme je suppose qu'ils ne sont pas tous complètement idiots, je suis tentée de penser qu'ils s'en fichent, que c'est dans l'ordre des choses, de la sélection naturelle ou d'une forme de contrôle démographique, voire que ça relève de l'intérêt d'une minorité d'individus.

Certes les garçons sont également victimes des mariages arrangés mais eux auront le droit de prendre d'autres épouses, de choisir la fréquence de leurs rapports sexuels et n'enchaîneront pas les grossesses. Par contre, on en sacrifie facilement quelques uns qui sont expédiés au loin et condamnés à trimer pour soutenir toute leur famille.

Globalement, l'histoire me paraît un peu outrée avec empilage de tout un tas d'événements et de coïncidences s'accumulant sur les deux protagonistes. Dans la réalité, quelle est la probabilité qu'ils survivent tous les deux ? Passons sur la fin. Nous dirons qu'il fallait en finir et trouver une chute. En fait, c'est le tout début que j'ai préféré, avec cette description quasiment anthropologique des choses.

Pris par curiosité de découvrir un auteur africain

Des romans africains qui rendent mal à l'aise. Comment peut-on se comporter ainsi ? Sont-ils tous idiots ?
Quel est le but de l'auteur ? Elle ne peut prétendre montrer que les garçons sont victimes aussi des mariages arrangés, alors qu'il est clair que les femmes en subissent bien plus les conséquences. Prend-elle ce prétexte pour dénoncer les violences faites aux femmes ?

J'ai été gênée par le style maladroit de l'auteur, des fautes de français (le summum : "il arrivait qu'il échoua", un imparfait du subjonctif à l'oreille, parfaitement à sa place et comme on n'en rencontre presque plus, mais à la lecture un passé simple choquant !)

Quant à l'histoire elle est pleine de circonstances invraisemblables, les personnages sont sans nuance, manichéens, pour ne pas parler de l'invraisemblable happy end final.

Commentaires de Gérard :
Merci à Laure69 (toujours pas 75 ? :-)) et à C-Maupin de leurs commentaires avec lesquels je suis totalement d'accord.
Du coup, je n'ai rien à ajouter.

Libération à la mairie de "Mariage par colis".