En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose, après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci, de concevoir un pont sur la Corne d’Or ? Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s’empare d’un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage. Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation. Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l’Histoire, Mathias Enard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard.

Rencontre Bookcrossing : Les Délices

J'ai été attiré par le titre. Et par l'image en ombre chinoise d'Istanbul. Cette ville géante à cheval sur Europe et Asie vend-elle de la confiture de poire d'Anatolie ou de la région de l'Egée orientale ? Probablement.

Nous apprenons aujourd'hui que l'écrivain Mathias Enard a obtenu le Prix Goncourt pour un autre de ses romans, Boussole.

En couverture, que voit-on ? Istanbul. La nuit.
On imagine l'aube, le soleil qui se lève au-dessus d'Üsküdar et la réverbération de celui-ci sur la mer de Marmara...

Je ne suis pas allé à Istanbul; j'ai par contre cette photo que j'ai prise à Sarajevo. Dans le roman, Michel-Ange reçoit un "cadeau" du sultan: un territoire en Bosnie !

Enard, expert en histoire arabe, ottomane et persane, donne ici vie à Istanbul. Réussi. En plus, on approche le "vrai" Bajazet. Sultan ottoman jusqu'en 1512.
Les "lettres" de Michel-Ange sont réelles.

Même remarque que précédemment: voilà une photo que j'ai prise à Sarajevo.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)
Profitez du présent, n'attendez pas après-demain.

Istanbul, l'Italie, Michelangelo en Orient... vus par un spécialiste de l'Orient, Mathias Enard.

L'article de Wikipédia dédié à ce livre est assez sommaire; Enard a en fait osé la folie d'imaginer un voyage qu'aurait pu accomplir Michel-Ange.

Oh, merci Souram pour cette surprise qui me fait très plaisir!

Je l'avais mis sur ma liste de souhaits suite à un commentaire sur le bookcrossing ou l'agora. Et en lisant la quatrième de couverture je vois qu'il a reçu le prix Goncourt des lycéens; or c'est un prix dont j'aime généralement le choix.

Et tu sais qu'il ne faut pas hésiter à me demander un livre si l'un d'eux te tente, Souram.

Après avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman, je me suis peu à peu laissée bercer par la poésie d'Enard et par cette évocation d'une lointaine Constantinople. Alors qu'au départ je croyais qu'Enard allait nous narrer un voyage par petites touches, une intrigue se met subtilement en place - et j'ai été surprise par le dénouement (fort bien amené).

C'est donc une jolie lecture, même si je doute avoir été marquée plus que cela par le roman.

Le livre est maintenant mis de côté pour une bookcrosseuse qui a récemment ajouté ce titre à sa liste de souhaits.

J'espère que la poste ne fera pas de pitreries extravagantes en transportant ce livre, et que ce dernier sera bientôt à Strasbourg. Bonne lecture à toi, Indy! J'espère que ce livre de ta liste de souhaits tiendra ses promesses.
* * * Pour ceux qui découvrent le phénomène du BookCrossing: Bienvenue et bonne lecture !
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Oh quelle surprise sympa ! Un livre de ma wishlist dans ma boîte aux lettres ! Merci Kundri pour cette attention, et la petite carte qui l'accompagne.

Voici un ouvrage qui me laisse sur ma faim.
La thématique est intéressante, c'est une bonne idée que de faire voyager Michel Ange à la cour de Bajazet. L'alternance narrative est assez réussie, entre le récit à la 3ème et à la 1ère personne (pas toujours la même !) et les fragments épistolaires. Mais l'usage du présent renforce la simplicité grammaticale et me laisse une impression de superficialité assez décevante. Le tout manque de profondeur pour se sentir plongé à la fois dans un lieu et dans une époque. Ceci dit, la lecture en reste agréable et délassante, un bon moment à passer.

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