A quoi peut-on croire aujourd'hui, se demande Agent Evangélos ? A Orphée ?
(Ou: à l'épicurisme, ou à quelque chose d'approchant comme le principe du carpe diem, voire à la Diogène attitude: "Òte-toi de mon soleil", aurait grommelé le philosophe cynique à l'adresse du fils d'Olympias, Alexandre de Macédoine, pour autant que l'anecdote soit authentique)
Nicolas Verdan est un écrivain suisse. Il a un lien familial avec la Grèce. Ce roman se déroule en Grèce, pays d'origine des mots:
- Europe
- politique
- démocratie
- philosophie

Pas d'image de couverture ? Oui, Mariesg l'a trouvée, la voilà, la photo de la tour de barbelés. Merci, Mariesg.

Un peu laborieux, l'enregistrement de ce livre. La localisation suisse a fait sauter le processus tout droit sur un message d'erreur. J'ai donc feint d'enregistrer "Le Mur" de Sartre, et une fois l'enregistrement validé, j'ai modifié les détails, remplacé le titre et le nom de l'écrivain.

Penthée démembré et massacré par les ménades ? Orphée tué ? Une tête sans son corps est récupérée près de la vallée du fleuve Evros, la Maritza -
Марица - de Sylvie Vartan, le/la Meriç turc. (Les mots turcs n'ont pas de genre.) Le principal affluent de l'Evros est l'Άρδας, Arda ou Ardas.

Une tête de... Non, pas "de Turc". Une tête de... migrant ? Une tête... d'Occidental ?

L'agent Evangelos apprend la funeste nouvelle. Une enquête commence. Une pute russe a vu une hache. Un homme a pris la hache... L'outil idéal pour trancher une tête.

Palpitant et glaçant. Verdan comme Markaris situe ce roman dans la Grèce en plein marasme. Difficile de s'arracher à cet ouvrage.

Un mufti pomak (pomaque) réclame ladite tête. Pour lui offrir une sépulture. Des migrants arrivent en nombre en Grèce: Bangladais, Somaliens, etc. Frontex, l'agence pan-européenne, surveille la frontière en Thrace entre Turquie et Grèce.

Une partie du roman se déroule à Athènes, une autre à Orestiada dans le nord-est de la Grèce.
Orestiada - Ορεστιάδα - possède une gare ferroviaire, au bout d'une avenue/d'un boulevard du roi Constantin. Il y existe une rue de Constantinople, une rue d'Andrinople (Edirne en turc c'était Andrinople jadis)... La plupart des rues dessinent un damier, mais toutes ne se coupent pas à angle droit. Le fleuve Εβρος, Evros, ne traverse pas la ville.
La ville a été bâtie après la Grande Catastrophe de 1922 (défaite grecque face aux Turcs) pour loger des Hellènes de la périphérie d'Andrinople (Edirne) obligés de partir lors des transferts de communautés (traité de Lausanne). Elle se situe à 905 km. d'Athènes, 406 de Thessalonique...

En turc, la ville d'Orestiada est appelée Kumçiftliği.

Niklaus "Nikos", Grec et Allemand d'origine, nourrit l'ambition de vendre "son" projet de mur de sécurité, à édifier le long de la frontière gréco-turque. Mais cela ne se déroule pas selon ses désirs...
L'affaire de la tête coupée, outre le fait qu'elle rappelle Orphée - Ορφέας - et Boulgakov, vient s'insinuer dans une Grèce en crise. A l'entrée de la ville bulgare de Кърджали, Kardjali, se dresse une statue représentant Orphée...

Un suspect tente de fuir à pied avec le vent de la bourrasque de neige contre lui.
Que lui reproche-t-on ? Evangelos a son idée.

Malgré un côté horrible, la présence de la tête tel un témoin muet de la violence du monde, j'ai bien aimé Le Mur grec.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)

Eh bien, vous avez découvert quelque chose...
Un livre abandonné exprès !
N'ayez pas d'hésitation: donnez votre avis, ou racontez votre découverte, cela nous plaît de savoir ce que deviennent les livres "libérés" ainsi.

Encore un oublié, trouvé il y a longtemps. Mais celui-ci, je l'ai lu, et j'ai apprécié les commentaires de Souram. Ce récit est un très juste reflet d'une bien triste réalité.
Je vais le remettre en circulation.

Je vais le relâcher au Rondeau de Carouge, sous l'un des platanes, protégé par un sachet en plastique, vu le temps changeant.