1941 : un jeune officier allemand, cultivé et francophile, est l'hôte imposé d'un homme et de sa nièce. A cette intrusion de l’ "ennemi", ils répondront par un inaltérable mutisme : pas une phrase ne sera échangée pendant leurs longs mois de cohabitation, en dépit des tentatives du jeune homme qui aimerait partager avec eux ses convictions humanistes. Mais sous la calme surface des eaux, c’est toute «la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent ».

Publié en 1942, Le Silence de la mer est le premier titre des Editions de Minuit, alors clandestines.
Ce recueil comprend d’autres nouvelles sur la France des années 1940, d’une très grande portée : Désespoir est mort, Ce jour là, Le Songe, L’Impuissance, Le Cheval et la Mort, L’imprimerie de Verdun et La Marche à l’étoile.

J'ai déjà lu ce recueil plusieurs fois. Je me revois à la campagne, dévorant ces textes de la Résistance et me demandant comment les Français ont pu les accueillir durant la guerre et les lire secrètement sous leurs couvertures en sachant qu'ils mettaient ainsi leur vie en danger. La lecture comme acte militant ! Pussé-je être une petite souris remontant le temps pour voir ça !...

"A reader lives a thousand lives before he dies, the man who never reads lives one". John RR Martins

Salut copine Krissa,
Je t'envoie d'ici peu ce livre absolument incontournable, publié pendant la deuxième guerre mondiale par un résistant de grande valeur qui tentait ainsi de faire face au dragon nazi. Rien de spectaculaire dans ces publications clandestines, ni explosion de centrale électrique, ni caricatures un tantinet grotesques affichées aux murs durant la nuit à la lumière de la lune, ni enfin de meurtre. Seulement des textes et le plaisir frugal qu'ils procurent car ils viennent enquiquiner l'occupant en grattouillant l'image qu'il veut donner de lui. Peut-être même Vercors a-t-il sur ébaudir quelques heures d'une vie sinon bien flétrie, où de gélatineux schtroumpfs grognons étaient pris du désir incoercible de dénoncer leurs voisins, par perfidie, envie, ou méchanceté pure. Car l'habit ne fait pas le moine, et celui qui soulève son chapeau à votre passage est peut-être celui qui rêve de vous marcher sur les pieds pour une raison des plus saugrenues, par exemple parce que celle qu'il aime admire plus votre chien que le sien. On resterait ébaubi devant la bassesse de certains. Ce ne sont pas des calembredaines mais je vais une fois de plus enfourcher mon dada et, malgré les horreurs auxquelles ce livre se réfère à tire-larigot, penser que partout et de tout temps, des hommes comme Vercors ou comme Nelson Mandela se sont battus pour que notre vie soit meilleure. Leurs combats n'ont rien de suranné bien qu'ils appartinssent* au passé. Chacun de nous peut, clopin-clopant, tenter de suivre un idéal de lutte contre la bêtise ou le mal, en mettant en valeur la beauté du monde et des hommes, plutôt que leurs bassesses ou leur méchanceté. Car, comme le dit le sage, nul n'est tout blanc ni tout noir. Il suffit parfois de courtiser quelqu'un pour en tirer le meilleur. Et, Dieu soit loué, cela n'empêche pas de mener une vie de patachon, de se gaver de ce qu'on aime (chocolat, ratatouille, poisson en papillote, ou andouillette panée à la sauce gribiche). Une sorte de décharge ambarique (un peu comme l'arrachage d'un poil à la pince à épiler) n'a jamais empêché personne de jouir de sa vie. On peut être bon sans être ennuyeux.

Ouh là là, que cette JE est amphigourique ! Quelques didascalies auraient peut-être allégé mon propos...
Je m'arrête donc là.
Bonne lecture, copine, et trois points de plus pour ton défi allemand ! Que la meilleure gagne (c'est toi) !

Longue vie aux JE en folie (j'ai casé TOUS les mots) et joyeux dixième BC-versaire à C-Maupin ! :o)

*Deux "s" qui ne sont pas encadrés par deux voyelles, ça c'est une curiosité de la langue française !

En route pour Bordeaux où le livre sera accueilli par une super amie qui doit mener à bien un défi maritime de folie ! :o)

Merci Mariesg, un livre de plus pour le challenge allemand "Meer Bücher gesucht"

Pour le challenge allemand "Meer Bücher gesucht"

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Henry Miller a dit un jour:
“Un livre n'est pas seulement un ami, il te donne aussi des nouveaux amis. Quand tu a possédé un livre dans tes pensées et dans ton esprit, tu t'es enrichi. Mais quand tu a donné ce livre à quelqu'un d'autre, tu t'es enrichi triplement .”

Donc, maintenant, vous pouvez lire ce livre, le garder ou le libérer à nouveau. Vous pouvez laisser un commentaire, gratuit et anonyme.

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"Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas."
Victor Hugo

"Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l’exercice du corps."
Emmanuel Kant