J'ai craqué pour ce livre. Au fil de son escapade physique et mentale, le narrateur itinérant évoque des écrivains qui ont eu recours à la marche comme à un instrument philosophique: Voltaire, Rousseau, Hölderlin, Walt Whitman, Bruce Chatwin...
Tomas Espedal est Norvégien, né en 1961. C'est son 1er livre traduit en français.
Voilà un livre subversif.

Image: Hôtel de Ville d'Oslo, CCO Public Domain, Pixabay.

Je ne marche pas suffisamment. J'aime ça, pourtant.

Image: Conwy, Pays de Galles, Pixabay Public Domain.

Titre original: Gå eller kunsten å leve et vilt og poetisk liv. Cela rappelle d'autres langues anglo-saxonnes: go, Kunst, life, wild.

(Il a attendu 3 ans sur mon étagère !!!)

Norvégien, Tomas Espedal raconte que peu à peu, il a pris goût à la randonnée. Il se situe dans le sillage de Rousseau et Bruce Chatwin. Il a marché au Pays de Galles aussi bien qu'en Norvège.
L'éditeur traduit fylke, comté, par "département".
Image: CCO Public Domain, Pixabay. Crépuscule dans les Iles Lofoten, un archipel dont parle l'écrivain dans ce livre.

Je suis allé à Oslo en été 2006.
J'y avais passé 2 semaines ensoleillées. Je n'ai à l'époque marché quasiment qu'en ville, sauf sur les arpents du musée en plein air de l'habitat rural situé près de Drammen. A noter, l'écrivain se plaint de la pénibilité de la marche à pied sur de l'asphalte, ce que je peux comprendre pour en faire régulièrement l'expérience.

Catégorie 20 du Bingo 2016: un verbe à l'infinitif dans le titre ("marcher")

Espedal raconte qu'il a beaucoup aimé la pièce Un songe d'une nuit d'été de William Shakespeare.
Il s'est rendu à Askvoll, un hameau du comté Sogn og Fjordane ("Sogn et les Fjords"). Non loin d'Askvoll se situe un hameau appelé Espedal.

Tomas Espedal cite Walt Whitman, Jean-Jacques Rousseau, Erik Satie, Jean Genet, Alberto Giacometti voire Knut Hamsun (l'écrivain de Vagabonds) mais absolument pas Jules Ferry.

Επτάλοφος Φωκίδας, Eptalofos, en Phocide, non loin de Delphes, est l'un des villages grecs où Tomas Espedal et son compatriote Narve se sont rendus, cheminant par des drailles. Un cheval les a même suivis de façon assez rocambolesque, comme le raconte Tomas Espedal. Après le cheval de Troie, le cheval qui suit comme une ombre.

Parfois Tomas Espedal me fait penser à Rezvani dans ses "promenades dans les Maures" (Actes Sud). Divagations sentimentales dans les Maures.

Après Eptalophos, les deux Scandinaves - "Hyperboréens" en quelque sorte, dans le sens antique, sans dérive brune - atteignent Λιλαία, Lilea, bourg bâti sur les ruines d'installations helladiques (2800 av. J.-C.) et antiques détruites par Philippe Ii de Macédoine.

Après la Norvège, Paris (sur les traces d'Alberto Giacometti et Erik Satie) la Grèce (Athènes, Thessalonique...) Espedal se rend à Istanbul.

Fethiye, Turquie (l'ancienne "Lycie") voit s'achever le voyage de Narve et Tomas. Espedal raconte d'étonnantes rencontres, un peu comme Bernard Ollivier mais je dirais qu'on est plus près de L'Eté grec de Jacques Lacarrière par moments. Narve et Tomas en Landstrykere, vagabonds philosophes.
Je crois que T. Espedal a livré là quelques morceaux intéressants de sa vision du monde, de sa disponibilité à l'aventure à la force des mollets.

Il ne t'est jamais donné de rêve sans le pouvoir de le réaliser. (Richard Bach)
Profitez du présent, n'attendez pas après-demain.

En route pour...

Merci souram pour ce livre. Finalement je suis l'alibi et c'est toi l'heureux gagnant de cette tombola :)
J'ai lu ce livre l'année dernière voici ma note de lecture :
Sans bouger de mon canapé cette lecture m'a emmené en Norvège, mais aussi au Sud de l'Europe, en Grèce et en Turquie. Mais plus qu'un voyage et une découverte des pays et de ses paysages ce livre nous parle de la philosophie particulière de la pratique de ce sport que j'adore : la marche. Mais pas la marche lors d'une journée de rando (quoique, dans certains passages je m'y suis bien retrouvé) non c'est ce départ à pied, on part pour combien de temps? on improvise, on rencontre des gens etc....cela m'a fait penser également aux personnes qui cheminent sur le chemin de Compostelle.

J'aime beaucoup tes commentaires....

Ce livre sera réservé peut-être, pour le gagnant de la tombola du mois de mai ;-)

coucou potame es-tu gagnante ou alibi? peut- importe j'ai plaisir à t'envoyer ce livre :)

Merci Mamoune !!! Alibi ou gagnante ?
Mon mari préférerai que je ne sois que l'alibi :)

20/10/2016 : Quand j'ai reçu ce livre je me suis dit qu'il avait l'air interessant. Quand j'ai commencé à le lire, j'ai un peu déchanté en me disant que cela allait être un peu trop philosophique pour moi. Et au final, j'ai passé un excellent moment géographiquement et spirituellement.

Vous venez de trouver un livre voyageur. Il n’appartient à personne et à tout le monde en même temps.

Lisez le et libérez le afin qu’il continue son voyage !