Etre sans destin
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Un livre à placer à côté de "Si c'est un homme" de Primo Lévi.
Enfin reconnu, Imre Kertész a reçu le Prix Nobel de Littérature en 2002, pour son "œuvre qui dresse l'expérience fragile de l'individu contre l'arbitraire barbare de l'histoire".
Traduit du Hongrois par Natalia et Charles Zaremba
(Collection 10/18, "Domaine étranger", dirigé par Jean-Claude Zylberstein, 361 pages)
Liste des participants:
- Mariesg (lu)
- Ness08 (lu)
- Andromeda23 (lu)
- VIV-VIVENEF (lu)
- Ticianounette (lu)
- neige78 (lu)
---> Retour chez MamanLili ;)
Un énième témoignage sur l'horreur de l'idéologie nazie, récompensé par un Nobel de Littérature en 2002.
Un témoignage étrange, tout en pudeur.
Mon avis est ici.
Released 10 yrs ago (6/13/2013 UTC) at Bookring, -- By post or by hand/ in person -- France
CONTROLLED RELEASE NOTES:
Merci, MamanLili. :o)
Je ne vais même pas dire que j'essaye de m'y mettre rapidement, parce que ça risque de sonner faux...
Une histoire que l'on connaît, en somme, à force d'avoir lu des témoignages, des romans et des documentaires sur ce sujet.
Et pourtant, tout est neuf et émouvant comme une première fois. Parce que ce jeune homme s'exprime avec une naïveté incroyable. Il n'analyse pas, ne met pas en parallèle, ne comprend finalement pas ce qui se joue. Et nous voyons comment il essaye de rationaliser ce qui lui arrive, et d'y trouver du sens. C'est très touchant (et horrifiant, bien entendu).
La fin (les 8-10 dernières pages) est tout simplement époustouflante. En quelques lignes, le narrateur prend enfin conscience de ce qu'il a vécu et découvre qu'il va devoir vivre avec - la fameuse résilience de Cyrulnik. Imre Kertész fait preuve dans cette conclusion d'une audace inattendue - qu'on serait tenté de trouver politiquement incorrecte si on ne savait qu'il a lui-même vécu la déportation. C'est d'une beauté à couper le souffle.
Je conseille ce livre à tout le monde.
Et d'ailleurs, je vais l'acheter dès demain pour l'offrir à un ami.
Released 10 yrs ago (7/11/2013 UTC) at Vitry-sur-Seine, Ile-de-France France
CONTROLLED RELEASE NOTES:
Je te souhaite une bonne réception et une lecture forte. :o)
prémices d'une bonne lecture . Merci à Mariesg et à Mamanlili pour le partage :-)
On ne peut jamais commencer une nouvelle vie, on ne peut que poursuivre l'ancienne.(...)
J'ai vécu un destin donné. Ce n'était pas mon destin, mais c'est moi qui l'ai vécu jusqu'au bout. (…) Désormais, je devais en faire quelque chose.
(Imre Kertész)
Prenez un jeune adolescent hongrois, un peu naïf. Donnez-lui une ascendance juive et faites-le déporter. Écoutez ses pensées les plus intimes, observez les choses avec son regard toujours décalé, et vous aurez une idée de cet « être sans destin ».
Pas de misérabilisme, pas d'auto-complaisance, pas d’apitoiements intempestifs, alors même que, dans un cas comme celui qui nous préoccupe, cela serait pardonné de bon cœur.
Non, juste une légèreté et un recul parfois un tantinet grotesques qui permettent de voir les choses autrement et de découvrir les pires horreurs sans pour autant s'en rendre malade.
Car cet adolescent pose sur le monde un regard étonnant. Il ne comprend pas ce qui lui arrive et analyse les situations avec un angélisme et une naïveté qui confinent presque à la bêtise. En effet, il ne semble pas percevoir les intentions sous-jacentes. Quoi qu'il voie, quelles que soient les situations qu'il vive, il demeure comme en marge de sa vie, parce qu'il ne donne pas de signification à ces événements. Il reste l'observateur d'un monde sans cohérence interne. Un peu comme un enfant, ou même un attardé mental, incapable de comprendre ce qui sous-tend le monde. Il regarde et cherche à interpréter, mais tout est biaisé dans son regard.
De ce fait, le lecteur découvre les horreurs nazies, les comprend à la place du narrateur, mais parvient à les vivre dans un certain détachement émotionnel, ce qui rend la lecture de ce livre à la fois étrange - voire farfelue - et, d'une certaine manière, encore plus cruelle.
Un exemple ? Lorsque Gyurka (c'est le prénom de ce jeune homme) arrive au camp d'Auschwitz, on lui retire ses chaussures pour lui donner d'abominables galoches. Il ne s'en plaint pas – pas plus que du reste, à vrai dire. Mais il constate. Quoi donc ? Que les organisateurs de ce camp ont fait un choix inadapté qui révèle un manque de connaissance de la vie de leurs détenus. En effet, ces espèces de sabots en bois sont très inconfortables. Ils pèsent lourd et ne sont pas bien solides, ce qui empêche ceux qui les portent de se mouvoir efficacement. Par ailleurs, quand l'hiver arrive, ces chaussures ne parviennent pas à empêcher le froid de s'attaquer aux extrémités des orteils. Les pieds gèlent, la peau devient si fragile qu'elle saigne et qu'il n'est plus question de retirer ces godillots le soir venu, sous peine de se blesser encore plus profondément. Du coup, les pieds macèrent et les plaies s'infectent. Si les nazis avaient un peu réfléchi ou tenté l'expérience, jamais ils n'auraient donné d'aussi infâmes croquenots aux prisonniers. Ils manquent encore probablement de compétence pour ce qui est de la gestion de leur personnel.
Ce passage, comme tant d'autres, permet à Imre Kertész de donner à voir l'enfer des camps sans que cela soit réellement pesant. Car bien que notre intellect comprenne l'horreur de cette situation, les malentendus constants de Gyurka entre la réalité et son analyse, rendent cette lecture presque comique. Souvent, même dans des moments réellement atroces, nous ne pouvons réprimer un petit sourire. Notre lecture est faite d'une distanciation presque schizoïde entre ce que nous comprenons et ce que nous ressentons.
Quelle dextérité et quelle audace dans le maniement de la langue et des émotions qu'elle suscite ! Ce livre est à la fois étonnant et détonnant.
Mais ce qui m'a le plus touchée, au final, c'est le parti pris de l'auteur (qui a lui-même vécu cette expérience traumatisante de la déportation, je pense qu'il est important de le noter) de s'attarder sur les petits bonheurs de la vie, sur ce qui fait que même en camp de concentration il fait bon vivre.
Ce choix assumé – on en trouve l'explication dans les quinze dernières pages du roman, mais je ne souhaite pas trop vous en livrer pour que vous ne passiez à côté de ce coup de massue du dénouement – a changé le regard que je porte désormais sur le monde, et sur ma propre vie. Les quelques centaines de pages de ce roman sont un hymne (pudique et tout en délicatesse) à la résilience et à la liberté. C'est à chacun d'entre nous de devenir son propre destin.
Après qu’il ait survécu à ce cauchemar, à la libération et de retour à son pays, le jeune garçon nous déroute une fois de plus avec sa sérénité. On s’attend à ce qu’il raconte ou bien qu’il dénonce ce qui lui est arrivé, mais rien de tout cela, il continue sa route mais une chose est sûr c’est que sa vie ne sera plus la même.
je vous en dis pas plus, il faut le lire ce livre …. C’est un livre qui marque.
Merci Ness! :-))
Je vais tarder un peu à le lire... raison? ... PAL qui déborde....
Et je ne peux que penser aux deux premiers vers du poème d'Antonio Machado, poète espagnol qui vit l'exil.
"Caminante, no hay camino
Se hace camino al andar"
"Toi qui marche, il n'y a pas de chemin
Le chemin se fait en marchant"
Jamais je n'aurais lu ce livre sans le bookcrossing et je suis profondément reconnaissante à MamaLili d'avoir mis ce livre à disposition.
Invictus
Malgré la nuit noire et profonde
Des ténèbres qui me submergent
Je loue les quelques dieux du monde
Pour mon âme à jamais intègre.
Pris dans l’étau de jours retors,
Je ne grimace ni ne gémis
Sous les coups sourds du mauvais sort,
Mon crâne, meurtri, reste insoumis.
Par-delà ce lieu de douleur,
Rôde la funeste lueur.
Et pourtant, quelle que soit son heure,
Elle me trouvera sans peine, sans peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Et lourd de châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin :
Le capitaine de mon âme.
Bon voyage!
Je me réserve de le goûter quand j'entamerai la lecture...
et merci d'avoir pris la peine d'avoir reproduit le poème qui a guidé et soutenu Nelson Mandela
un récit dont on aimerait qu'il n'ait jamais eu lieu d'être
merci pour le partage
Released 10 yrs ago (3/25/2014 UTC) at Bookring, -- By post or by hand/ in person -- France
CONTROLLED RELEASE NOTES:
07/04/14
sorry! il ne partira qu'aujourd'hui
J'ai adoré le style de Imre Kertész, il écrit avec une sincère et réelle fluidité.
Pour ce qui est de l'histoire, j'ai trouvé sa façon de raconter les choses, à sa manière, à celle d'un jeune ado, vraiment touchante.
Car comme il le dit si bien, au début, on ne vous rentre pas dedans comme ça en vous disant de but en blanc que vous allez aller dans un camp de concentration, ou de suite certains d'entre vous serons tué pour invalidités...non on ne vous le dit pas.
On vous laisse miroiter du travail, avec en prime pour les plus volontaires de meilleurs postes, et puis et puis, petit à petit la mal s'insinue entre eux, et lorsque vous commencez à réaliser toute cette rage et cette horreur contenue dans ce camp où vous êtes, il est presque trop tard, physiquement, et puis mentalement, pour envisager la moindre opposition.
Ce livre m'a vraiment touché, d'ailleurs comment ne pas l'être, à la lecture de ces horreurs présente à tire-larigot dans ces camps, cette manipulation...
Partira rejoindre MamanLili rapidement.
Released 9 yrs ago (7/1/2014 UTC) at Bookring, -- By post or by hand/ in person -- France
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Ce livre est un livre voyageur. Qui l'a lut? D'où vient-il? Qu'elle sera sa prochaine destination?
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